Plusieurs présidents de la République ont décidé de sortir leurs Mémoires après leur passage au pouvoir.
Alors que de nombreux chefs d’Etats ont décidé d’écrire leurs Mémoires après leur passage au pouvoir, Valéry Giscard d’Estaing est le seul président français à choisir les romans. A 94 ans, il vient de publier son cinquième intitulé Loin du bruit du monde, mais reste snobé par une partie de la critique littéraire.
François Hollande a, quant à lui, participé à une bande dessinée didactique Leur État expliqué aux jeunes et aux moins jeunes, parue fin octobre, après la publication d’un premier volume sur la République. Selon Le Figaro, la couverture médiatique des ouvrages de ces deux anciens présidents, est restée plutôt modeste, contrairement à celle de Nicolas Sarkozy, qui a vendu 235 000 exemplaires de ses mémoires présidentiels, Le Temps des tempêtes, publiés en juillet.
Jean-Paul Brighelli, plume de plusieurs livres d’hommes politiques, a apporté plus d’explication. "S’ils écrivent, c’est d’abord pour ne pas mourir, médiatiquement avant de se demander s’ils ont encore leur place dans ce bal virevoltant", a-t-il confié.
Selon François Hourmant, politiste de l’université d’Angers, la crise sanitaire et la présidentielle américaine a écrasé tout le reste, mais les deux ex-présidents n’ont pas le même lectorat de soutiens inconditionnels que Nicolas Sarkozy.
A son avis, les présidents sont tentés, et c’est légitime, de raconter leur expérience du pouvoir, mais "Giscard d’Estaing a l’originalité d’être le seul à s’être confronté à l’exercice du roman".
Par ailleurs, François Hollande, 66 ans, s’est attelé à expliquer l’Etat. Le texte est de lui, mais les illustrations de Laure Monloubou.
Pour François Hourmant, le président socialiste a été le plus rétif (...), car publier une BD, c’est significatif : ce n’est pas le genre le plus noble. En tout cas, parler de livres fait partie, selon lui, du rôle présidentiel, en France.
"Cependant, dans un pays comme la France qui se pique de littérature, l’exercice est dangereux", a confirmé Jean-Paul Brighelli. Selon ses dires, c’est un métier d’écrire, parce que la plupart des politiques font ce métier en croyant du coup avoir la science suprême (…) ils pensent pouvoir écrire, mais nourrissent "des prétentions très au-dessus de leur plume".
Ainsi, il conseillerait donc au président Emmanuel Macron de publier d’ici la fin de son mandat un livre sur son bilan et son programme, et surtout de "se trouver un nègre à la hauteur en prévision de 2022", rapporte Le Figaro.