Des chercheurs français de l’Institut du Cerveau à Paris ont récemment dévoilé une découverte sur le fonctionnement du cerveau humain. Leur étude, publiée dans la revue Neurobiology of Disease, met en lumière les mécanismes de l’onde de la mort, un phénomène qui survient lorsque le cerveau est privé d’oxygène.
Lorsque le cerveau est privé d’oxygène, un processus complexe se met en place. Les chercheurs ont découvert que cette privation d’oxygène entraîne une diminution de l’ATP, le carburant du cerveau, et perturbe l’équilibre électrique des neurones. Ce phénomène provoque une libération massive de glutamate, un neurotransmetteur excitateur, qui conduit à une diminution drastique de l’activité neuronale. C’est alors que naît l’onde de la mort, une onde de grande amplitude qui se propage dans le cerveau et altère sa fonction et sa structure.
Les chercheurs ont mené des expériences sur des rats pour mieux comprendre l’origine et les effets de l’onde de la mort. Ils ont constaté que cette onde se propageait à partir des neurones pyramidaux de la couche 5 du cortex et se déplaçait dans deux directions : vers le haut, atteignant la surface du cerveau, et vers le bas, pénétrant dans la substance blanche. Cette dynamique, observée dans différentes conditions expérimentales, pourrait également exister chez l’homme.
Malgré son nom sinistre, l’onde de la mort n’est pas nécessairement synonyme de fin de vie. Les chercheurs ont découvert qu’elle pouvait être inversée par une onde de réanimation dès que le cerveau était réapprovisionné en oxygène. Cette onde en miroir annonce la reprise du fonctionnement cérébral et permet la récupération des fonctions neuronales, démontrant ainsi que la mort neuronale est un processus étalé dans le temps.
Cette découverte révolutionnaire apporte de nouvelles perspectives dans la compréhension de l’activité cérébrale humaine. Elle remet en question la notion traditionnelle de mort cérébrale en montrant que celle-ci est un processus graduel et complexe. Comme le rapporte Doctissimo, le professeur Stéphane Charpier de Sorbonne Université, responsable de l’équipe de recherche, souligne que cette étude met en lumière l’impossibilité actuelle de dissocier rigoureusement la mort de la vie, et que même un électroencéphalogramme plat ne signifie pas nécessairement un arrêt définitif des fonctions cérébrales.