Le cratère du volcan Azufral (sud-ouest de la Colombie) abrite une lagune enchanteresse aux cinquante nuances de vert. Ce trésor naturel a été auparavant menacé par le tourisme de masse.
La lagune verte est longtemps restée l’un des secrets les mieux gardés de Colombie, rapporte Le Figaro. En 2011, les médias en parlaient encore d’un trésor caché. Pourtant, des touristes ont commencé à visiter ce joyau aux cinquante nuances de vert, situé dans le cratère du volcan Azufral (Narino, sud-ouest).
Jorge Arevalo, 41 ans, membre de la garde indigène de la réserve, a témoigné que ce site a été saccagé par un tourisme de masse. "Il y avait des détritus partout. Des gens montaient jusqu’au cratère en moto. Un maire du coin a même tenté d’amener un bulldozer pour aménager une route", a-t-il raconté.
Diego Fernando Bolaños de la direction du tourisme du Narino a précisé qu’il y avait jusqu’à 1 500 personnes par jour et c’était très invasif. "La lagune verte est un joyau. Malheureusement, il n’y a pas eu une bonne gestion du site", a-t-il reconnu.
Face à ce tourisme de masse, les autorités indigènes autochtones Pastos ont décidé de fermer l’accès au lac et aux 7 503 hectares de parc en septembre 2017. Cette mesure a été finalement avalisée en 2018 par l’exécutif local. Depuis sa fermeture au public, la visite de la lagune verte n’est plus possible qu’avec l’autorisation expresse du gouverneur indigène local.
"Les ancêtres de la lagune n’aiment pas être dérangés (...) Il faut d’abord demander la permission à la nature", a indiqué Jorge Arevalo qui a souligné qu’en sept ans de fermeture, les dommages ont été réparés.
Pour repérer et chasser les intrus, les volontaires de la garde indigène patrouillent régulièrement sur les lieux.
Avant l’ascension de la montagne, un rituel en présence du chaman Florentino Chasoy est organisé par les cinq membres de la garde indigène pour louer le cycle de la vie. "Sans nos Dieux, sans la nature, l’eau, les montagnes... nous ne sommes rien", a rappelé le chaman.
Puis, chacun a demandé l’autorisation de monter au sommet et de contempler la beauté du lac. Il s’est excusé par avance du "dérangement" qu’il va causer aux plantes, aux animaux, ou d’avoir à "perturber le silence de ce lieu sacré" pour les indigènes Pastos.
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