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Les cyclones sont d’actualités après celui qui a ravagé le Vanuatu avec des vents de plus de 300 km/h.
Le climatologue Jean Jouzel, a accepté de livrer ses impressions à Francetv.
Il dit que le cyclone qui a frappé les Vanuatu est un phénomène plutôt rare. Généralement, on rencontre une fois tous les cinq ans dans le Pacifique sud les cyclones de catégorie 5, le plus élevé sur l’échelle de Saffir-Simpson.
Interrogé si le réchauffement climatique pourrait être à l’origine de ce cataclysme, il se montre prudent de donner une réponse affirmative. La seule certitude qu’il a avancée est la corrélation entre la force des cyclones et la température de la surface de l’océan, puisque c’est l’évaporation qui contribue à l’intensité d’un cyclone. En effet, la chaleur favorise l’évaporation de l’eau, donc la formation des nuages et l’énergie des cyclones en fin de compte. A son tour cette énergie engendre les vents, facteur de dégâts. Tous ces éléments ont été présents au Vanuatu.
Cette incertitude à affirmer le lien entre réchauffement climatique et cyclone provient du fait qu’on n’a pas assez de données, en terme d’échelle de temps, pour les cyclones. Ainsi on ne sait pas si il y a deux ans, c’est-à-dire à la période qui a précédé les révolutions industrielles, on avait eu à faire à des cyclones de catégorie 5. La seule certitude se trouve du côté des températures, qui se sont considérablement élevées.
Selon le scientifique, si l’augmentation de la température se poursuit "il y a un risque que les cyclones les plus violents deviennent encore plus intenses". Déjà "certains spécialistes songent à créer une nouvelle catégorie", confie-t-il.