Le cancer du sein et ses traitements peuvent réellement affecter la sexualité. Néanmoins, l’on peut toujours trouver des solutions.
Environ 76% des femmes souffrant d’un cancer du sein rencontrent des problèmes d’ordre sexuel. C’est du moins ce qui ressort d’une étude américaine menée entre novembre 2008 et mai 2009 auprès de plus de 500 patientes. Or les troubles sexuels ont un impact néfaste sur la qualité de vie, le moral des patientes et la vie de couple.
Mais que ressent-on réellement ? D’un point de vue physiologique, les femmes concernées par le cancer du sein sont fréquemment atteintes de sècheresse vaginale, les relations intimes deviennent de plus en plus inconfortables, voire carrément douloureuses. Au fil du temps, sans prise en charge, ce manque de lubrification peut dégénérer en vaginisme : une contraction du vagin tellement forte qu’elle rend tout rapport sexuel impossible. L’anxiété et la frustration peuvent également entraîner une diminution du désir. Dans tous les cas, maintenir une vie sexuelle épanouie est bien difficile lorsque le corps s’est montré défaillant.
Des solutions ? Contre la sècheresse vaginale, un traitement local, de type lubrifiant médical, aide à retrouver un certain confort lors des rapports sexuels. Mais quelle que soit la nature et la gravité du problème, la première chose à faire est d’en parler. Le partenaire jouera alors un rôle essentiel. Il devra particulièrement rassurer sa partenaire et l’inviter à découvrir d’autres moyens de se rapprocher physiquement.
La sexualité ne se limite pas strictement aux relations sexuelles et peut aussi intégrer la stimulation des sens, la tendresse et l’attention de l’autre sur soi. Le cancer du sein et ses traitements peuvent affecter votre sexualité mais n’altèrent pas votre capacité à ressentir du plaisir sexuel grâce aux caresses par exemple. Il n’y a pas de définition d’une vie sexuelle « normale » : il s’agit pour vous et votre partenaire d’éprouver du plaisir ensemble.
Le maintien ou la reprise d’une sexualité nécessite toutefois de respecter le temps nécessaire à chacun de retrouver ses repères et de pouvoir rester attentif à l’autre tout en préservant une communication de qualité. Il est également important d’explorer, avec l’aide de professionnels, les origines des troubles de la sexualité de les traiter à la fois d’un point de vue émotionnel et organique, tout en tenant compte des liens affectifs et sexuels qui existaient avant la maladie.