Le phénomène est bien présent. Selon une étude du collectif 50/50 baptisée "Cinégalités" et dévoilée lundi 6 décembre, les personnages perçus comme "non-blancs" sont minoritaires dans le cinéma français. En effet, ils sont limités à des rôles de délinquants et meurent souvent à l’écran. L’enquête a été réalisée par des universitaires sur une centaine de films français. Il a été révélé que le personnage principal dans 81% de ces films était joué par un acteur "perçu comme blanc" contre 7,5% par celui "perçu comme arabe", 7,2% par celui "perçu comme noir" et seulement 1,5% par "perçu comme asiatique". Par ailleurs, le genre compte également beaucoup. Ainsi, un personnage principal sur deux est "un homme perçu comme blanc", contre seulement 6% de personnages principaux qui sont des "femmes perçues comme non-blanches", rapporte Franceinfo.
En ce qui concerne les rôles attribués aux personnages non-blancs, les chercheurs ont conclu qu’ils incarnent souvent un criminel ou un délinquant. Les personnages "perçus comme musulmans" ont six fois plus de chance d’interpréter ces rôles. "Les figures de la marginalité sont d’abord des étrangers", a constaté Maxime Cervulle (université Paris 8) qui a codirigé l’étude. Plus encore, les personnages arabes ont deux fois plus de "chance" de mourir à l’écran. Les films analysés sont les 115 longs-métrages avec le plus gros budget ou ayant rencontré le plus grand succès en salle en 2019. Les responsables de l’étude ont toutefois insisté sur le déséquilibre légèrement moins marqué qu’à la télévision.
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