Après le succès des défis sans alcool et sans tabac, le "No Sugar January" invite les participants à éliminer le sucre raffiné pendant un mois. Mais pour certains, cette initiative relève de l’exploit.
Lara, Félix, et Marie se reconnaissent dans les critères de l’addiction définis par les experts : consommation excessive, manque, et incapacité à stopper malgré les conséquences. Lara, par exemple, ingère parfois jusqu’à 600 g de sucre par jour, tandis que Félix se dit obsédé par ses apports sucrés. Selon le psychiatre addictologue Amine Benyamina, cette dépendance est bien réelle. Elle repose sur des mécanismes biologiques où la dopamine, neurotransmetteur du plaisir, joue un rôle central. La sensation de satisfaction immédiate pousse à consommer encore et encore, créant un cercle vicieux difficile à briser. "J’ai une addiction au sucre depuis l’enfance qui s’est amplifiée en habitant seule", témoigne Lara, 31 ans. Pour Félix, 35 ans, "ce n’était même plus un plaisir, mais une obsession", raconte 20 Minutes. "Sans mon apport excessif quotidien, je devenais irritable." Marie, 38 ans, y voit elle une source de réconfort. « J’en mange dès que je suis stressée, triste, en colère ou en période prémenstruelle. Et même quand tout va bien… »
Les conséquences de cette addiction ne se limitent pas à la santé physique. Crises d’angoisse en cas de manque, sentiment de perte de contrôle, ou difficultés sociales marquent le quotidien des accros au sucre. Helena avoue avoir déjà quitté son domicile en pyjama pour acheter des sucreries, tandis qu’Arthur commande des bonbons à toute heure. "Quand on arrête de consommer, on peut avoir de véritables symptômes de sevrage, avec de l’irritabilité et de la nervosité.", confirme Amine Benyamina.
Réduire ou arrêter la consommation de sucre demande un effort considérable. Laure, 50 ans, a mis trois mois de "torture" à vaincre son addiction après une sténose de l’estomac. "A chaque fois, au bout de deux jours, j’étais en manque, je tremblais, je ne dormais plus. Il a été beaucoup plus facile d’arrêter la cigarette.", a confié la quinquagénaire. Félix, de son côté, évite le rayon confiseries et reste vigilant face à ses envies.
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