Se débarrasser des poux reste un casse-tête pour les parents cars ces parasites sont devenus plus résistants. Les professionnels essaient de trouver la méthode idéale pour les éliminer.
Chaque année, plus de 100 millions de personnes dans le monde sont infestées par des poux de tête, selon Sud-Ouest. Ces parasites ont une durée de vie de six à huit semaines et leurs femelles peuvent pondre jusqu’à 300 œufs au cours de leur vie. Auparavant, les médicaments anti-poux à base d’insecticides étaient très efficaces pour éradiquer ces nuisibles, mais depuis décembre 2018, ils ne sont plus fabriqués en France. L’Agence nationale de sécurité du médicament a en effet expliqué qu’ils pouvaient provoquer des troubles neurologiques lorsqu’ils sont utilisés à doses excessives.
Arezki Izri, chef du service parasitologie-mycologie à l’hôpital Avicenne (Bobigny), se souvient de l’époque où les DDT, le malathion et le pyrèthre marchaient très bien pour éliminer les poux. Mais plus tard les experts ont réalisé que finalement "les insecticides n’étaient pas très bons et que les poux avaient développé une résistance devenue génétique". Selon ses dires, les nouveaux produits sont efficaces lorsqu’ils sont testés au laboratoire, mais une fois appliqués sur la tête, ils ne marchent qu’à 60 - 80%. "En labo on noie les poux, mais dans la réalité, on ne peut pas noyer la tête d’un enfant", explique le parasitologue.
Pour trouver une solution pour éliminer ces petites bêtes, la France possède un laboratoire de "biomédicaments anti-parasitaires" à Tours. Les chercheurs y font un élevage de poux, nourris au sang de lapin, pour tester les produits anti-poux en vue de leur commercialisation. Les spécialistes utilisent d’abord "des poux de corps, capables de rester plusieurs jours sans se nourrir" pour pouvoir les observer sur une longue durée. Mais ils se servent "des poux de tête, dont la survie n’excède pas 36h00 sans nourriture", lors des tests définitifs. L’ingénieur Berthine Toubaté a souligné "l’émergence d’une variété beaucoup plus résistante".
Pour aider les parents à lutter contre les poux qui envahissent les têtes de leurs enfants, des "centres de traitement", tels que le "Kid’s Poux", ont vu le jour. La gérante Betty Vinetot a expliqué qu’elle enlève d’abord les petites bêtes à l’aspirateur, mèche par mèche, puis retire les lentes au peigne ou à la main. Après une semaine, la personne repasse pour un contrôle. Le coût de l’opération va dans les 30 à 100 euros, en fonction du magasin, mais aussi de la longueur des cheveux.
Certains parents choisissent également de suivre les campagnes pour traiter simultanément leurs enfants. Il y a, par exemple, celle d’Aline Baudry-Scherer, "#BalanceTonPou", lancée en janvier. Elle sera renouvelée en mai et en septembre.
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