L’huile de palme est de plus en plus utilisée comme matière première dans l’industrie alimentaire. Pourtant, depuis quelques temps son utilisation fait débat. Quelles en sont les causes.
L’huile de palme est une huile végétale obtenue à partir du fruit du palmier. Elle est utilisée comme matière première dans des nombreux produits de l’industrie agro-alimentaire comme les biscuits, les céréales, les plats cuisinés et les pâtes à tartiner. On la retrouve également dans 20% environ des produits de beauté, principalement les savons solides et les crèmes hydratantes. Elle est très répandue car peu chère et permet de remplacer le beurre et de mieux conserver les aliments.
Pourquoi est-elle pointée du doigt ? Ce qui pose problème est sa teneur en acide palmitique, un acide gras saturé dont la consommation excessive augmenterait les risques de maladie cardiovasculaire. A la clé : crises cardiaques, artères bouchées, obésité, cholestérol… Selon les spécialistes, l’huile de palme contient 50% d’acides gras saturés contre 15% seulement pour l’huile d’olive.
Par ailleurs, une récente étude menée par le département de Médecine vétérinaire de l’Université d’Anvers a dévoilé que les graisses saturées présentes dans l’huile de palme menacent le développement de l’embryon. Selon les chercheurs, les futures mères doivent être conscientes qu’un ovule sur le point d’être fécondé, tout comme l’embryon, est très vulnérable face aux changements de son environnement. Un régime riche en mauvaises graisses, comme l’huile de palme, a donc des conséquences directes.
Mais elle n’est pas seulement dangereuse pour la santé, l’huile de palme et ultra nocive pour l’environnement. Peu coûteuse, elle est massivement utilisée par l’industrie agro-alimentaire. Des centaines de milliers d’hectares de forêt tropicale disparaissent dans les principales régions productrices (Indonésie, Malaisie, Bornéo et Sumatra) au profit de la culture de palmiers à huile. Conséquence : augmentation des rejets de gaz à effets de serre, destruction de l’habitat de nombreuses espèces d’animaux, pollution.
Conscients de la puissance de l’opinion publique, de plus en plus défavorable à l’huile de palme, les industriels agro-alimentaires proposent la création d’un label « huile de palme certifiée durable ». L’huile proviendrait d’exploitations qui n’ont pas eu recours au déboisement de forêt tropicale pour se constituer.
Sachez en outre que le Sénat avait déjà lancé un débat sur la dangerosité supposée de l’huile de palme destinée à l’alimentation humaine et accusée de favoriser l’obésité et la déforestation. Un amendement du Sénat proposait de surtaxer cette huile, une taxe baptisée « taxe Nutella », du nom de la populaire pâte à tartiner au chocolat qui en contient. L’initiative avait été reprise à l’Assemblée nationale par les écologistes, qui voulaient augmenter de 300% la taxe sur cette huile, mais elle a finalement été rejetée.
Toutefois, Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déclaré lors de sa dernière visite en Malaisie qu’il va y avoir une règlementation européenne qui rendra obligatoire les indications du nom des huiles utilisées.