L’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) tire la sonnette d’alarme sur l’accroissement des intoxications liées à l’utilisation d’un insecticide interdit en France depuis 2013, le ’Sniper 1000 EC DDVP’.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) sonne l’alarme sur une augmentation notable des intoxications liées à l’insecticide ’Sniper 1000 EC DDVP’. Ce produit est destiné à lutter contre les punaises de lit et les cafards. Bien que sa vente soit interdite en France depuis 2013, une étude publiée mardi 5 décembre révèle que son utilisation persiste, entraînant une hausse des cas d’intoxications.
Entre janvier 2018 et juin 2023, les centres antipoison ont recensé 206 cas d’exposition à cet insecticide. Ce chiffre s’explique par une augmentation du nombre de cas d’intoxications, avec 104 cas signalés uniquement entre janvier 2022 et juin 2023, comme indiqué dans le rapport de toxicovigilance de l’Anses. L’Agence souligne que cette hausse est corrélée à la recrudescence des infestations par les punaises de lit ces dernières années, touchant environ 11 % des foyers français entre 2017 et 2022. Bien que la majorité des intoxications signalées soient qualifiées de "bénignes", environ 10 % ont présenté une gravité moyenne, et 5,5 % une gravité forte, incluant trois décès accidentels ou liés à une ingestion à des fins suicidaires.
L’insecticide ‘Sniper 1000 EC DDVP’ appartient à la famille des organophosphorés, une substance classée comme mortelle par inhalation et toxique par contact cutané ou ingestion. Les symptômes liés à son exposition comprennent des problèmes respiratoires, des troubles neurologiques, des irritations oculaires, et une susceptibilité à des réactions allergiques cutanées.
L’Anses met en garde contre la disponibilité illégale de ce produit, soulignant qu’il peut être acquis via des canaux illicites tels que les marchés et les bazars, ainsi que sur des plateformes de commerce électronique par le biais d’annonces sur les réseaux sociaux. Dans l’étude, 79,5 % des personnes exposées au ‘Sniper 1000 EC DDVP’ ont présenté des symptômes, principalement des troubles respiratoires (54,4 %), des symptômes digestifs (23,8 %), et des signes neurologiques (21,4 %).
Source : Francetvinfo.fr