La fessée est unanimement condamnée par les professionnels de la psychologie de l’enfant, mais elle reste largement répandue. Et vous, êtes-vous pour ou contre la fessée ?
Il y a longtemps, la fessée était utilisée fréquemment comme moyen d’éducation des enfants afin d’éviter qu’ils recommencent leur bêtise. D’ailleurs, selon une enquête réalisée par l’Union des familles en Europe (en 2006/2007) auprès de grands-parents,
parents et enfants, les trois générations interrogées avaient reçu des fessées. A toutes les générations, les garçons en ont eu plus que les filles.
Donnez-vous la fessée à votre enfant ? Non, disent spontanément la plupart des parents dits modernes. D’autres préfèreront s’abstenir, car dans beaucoup de mœurs, les punitions corporelles sont un sujet tabou. Pourtant, dans des pays comme la France ou en Afrique, on n’hésite pas à recourir à la fessée et à en parler ouvertement. Pas surprenant, la fessée se classe au premier rang des punitions familiales.
Au vu des opinions qui divergent, beaucoup de parents s’interrogent sur la façon d’éduquer ses
enfants. Faut-il être souple ou rigoureux ? Qu’en est-il des fessées ? Faut-il absolument les éviter ou font-elles partie intégrante de l’éducation ? Plusieurs études ont montré que la plupart du temps, quand la fessée tombe, c’est que l’adulte est énervé et n’est pas parvenu à se contrôler.
Pourtant, en matière d’éducation, les psychologues recommandent aux parents de réussir à se contenir et à se maîtriser. En effet, si l’adulte donne une fessée sous le coup de la colère, l’enfant ne comprend pas pourquoi on le réprimande. En outre, il n’est pas rare qu’après une telle situation, l’adulte se culpabilise, ce que perçoit l’enfant. Il peut alors être déstabilisé : cela brouille ses repères face à l’autorité.
Certains parents pensent inconsciemment que les bêtises que font leurs enfants sont dirigées contre eux. Il est préférable de prendre conscience de cet état d’esprit afin de s’en débarrasser. En outre, les tout-petits sont incapables de respecter toutes les règles, c’est une question de développement, et il est souvent inutile de les gronder de façon trop rigoureuse.
De plus, si les fessées se répètent trop souvent, l’enfant aura sans cesse peur de faire une bêtise, il n’osera plus rien entreprendre et risque de se refermer sur lui-même. La répétition de fessées peut alors avoir un retentissement sur l’enfant et sur son développement. Il convient d’avoir toujours à l’esprit qu’élever un enfant n’est pas le « dresser ». L’éducation doit privilégier l’apprentissage de l’autonomie.
Aussi, une éducation sans gifle ni fessée est tout à fait possible. La fermeté dans l’éducation passe par des limites claires, exprimées avec une autorité juste. La parole et la sanction suffisent pour conduire un enfant vers l’autonomie. Selon les psychologues, gifler ou donner la fessée à un enfant, c’est lui faire subir des humiliations inutiles qui risquent de le marquer à vie dans la marque indélébile de la honte. La non-violence doit rester le fondement incontournable de l’éducation.
Mais que faire alors quand notre enfant nous pousse à bout ? Pour éduquer le jeune enfant à la propreté par exemple, il est préférable de lui donner des encouragements lorsqu’il fait bien, que de le réprimander ou de lui donner la fessée lorsqu’il fait mal. Si vous êtes vraiment en colère, faites une pause et demandez à l’enfant d’aller dans sa chambre un moment, le temps que vous vous calmiez.
De plus, il faut toujours essayer de donner à son enfant les raisons de son énervement. Si vous vous êtes laissé envahir par la colère, que vous avez spontanément donné une fessée et que vous le regrettez, il vaut mieux que vous en parler avec lui.
Si malgré tout, vous pensez que dans certaines situations, seule une fessée fera que l’enfant obéisse, lorsque par exemple il descend du trottoir sans regarder, n’oubliez pas que cela n’aura une valeur éducative que si vous accompagnez votre geste d’une explication claire, donnée sur un ton calme.
« Une bonne fessée, cela ne peut pas faire de tort ! » entend-on souvent dans les discussions animées entre parents. Voilà bien un sujet controversé qui fera encore longtemps débat. Et pourtant… Depuis quelques années, la communauté internationale a décrété le 30 avril : « Journée internationale contre la fessée et les violences éducatives ».
Dans tous les cas, à chacun sa manière d’éduquer pour le bon développement et du bien-être de son enfant. Il faut juste savoir doser sa sévérité.