En France, un enfant de deux ans passe en moyenne 56 minutes par jour devant un écran. Les autorités de santé recommandent de limiter au maximum l’exposition des moins de 5 ans aux écrans. Au-delà de cet âge, la manière dont les écrans sont utilisés doit également être prise en considération.
Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron s’est exprimé mardi sur plusieurs sujets, dont les effets négatifs des écrans sur le développement et le bien-être des enfants. C’est un sujet étudié depuis plusieurs années. Après avoir réuni des experts la semaine dernière, le Président a évoqué l’idée d’une régulation de l’usage des écrans pour les plus jeunes. Le gouvernement prévoit de dévoiler les premières préconisations d’ici fin mars, selon l’Élysée.
La plupart des instances de santé, tant françaises qu’internationales, ont néanmoins déjà émis des conseils. Le premier est de limiter au maximum l’exposition aux écrans avant 5 ans, en particulier quand elle est passive. En France, le Haut Conseil de la santé publique recommande d’éviter les écrans "avant l’âge de 3 ans si les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies".
Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialiste des pratiques numériques, citée par Franceinfo, souligne l’importance de la surveillance parentale. "Le problème vient surtout quand l’enfant reste passif, seul, devant l’écran, à un âge où il doit développer sa psychomotricité et le langage. Quand c’est utilisé avec les parents de manière modérée et qu’il y a interaction, il n’y a pas forcément de conséquence négative sur le développement de l’enfant", a-t-elle expliqué.
En 2019, l’Organisation mondiale de la santé préconisait de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans et de restreindre cette pratique à une heure par jour maximum entre 3 et 5 ans. Elle soulignait que "moins, c’est mieux". La Société canadienne de pédiatrie soutient ces recommandations. Elle autorise cependant une dérogation avant 2 ans pour les échanges vidéo "avec des adultes bienveillants" ainsi que pour les contenus éducatifs ou interactifs visionnés en compagnie des parents.
Au-delà de ces âges, Vanessa Lalo recommande le dialogue pour comprendre l’enfant et ses besoins. "Il faut s’intéresser à ce qu’ils font, pour éventuellement les guider vers des contenus de meilleure qualité", a-t-elle dit. La spécialiste a ajouté que "le plus important avec les écrans, c’est ce qu’on en fait". Après, il faut également limiter le temps passé devant les écrans.