A force de vouloir manger sainement, les gens peuvent plonger dans une pratique obsessionnelle, au point de devenir orthorexique. Que faut-il retenir de ce trouble alimentaire connu ?
D’une manière générale, l’orthorexie peut désigner un "trouble" du bien-manger. Pour le docteur Gérald Kierzek, invité sur Europe1 mardi, il se manifeste par "le fait de ne vouloir ingurgiter que de la nourriture ultra saine, à la limite de l’obsession". Élaboré dans les années 90 aux Etats-Unis, le terme est défini par Le Petit Larousse en 2012, comme "trouble". Manger sain est ce qu’il y a de plus bénéfique pour la santé. Mais lorsque cela devient une obsession au quotidien, la prudence est de mise. L’expert décrypte un comportement anormal par exemple lorsqu’une personne passe des heures à choisir ses aliments. Il en est de même pour celles qui déchiffrent des étiquettes pour catégoriser les aliments entre les sains et les malsains.
Patrick Denoux, professeur de psychologie interculturelle a listé sur Midi Libre les trois grands systèmes alimentaires. Il s’agit avant tout du traditionnel à l’image des recettes de "notre grand-mère". Il y a ensuite l’industriel qui a pour rôle de remplir notre estomac. Enfin, le sanitaire voit "la nourriture comme médicament". "L’orthorexique n’arrive pas à combiner ces systèmes, simplifie en se réfugiant dans la santé", et en excluant des aliments, a-t-il confié. Alors qu’elle voulait atteindre un état de pureté, Sabrina Debusquat est devenue végétarienne, vegan, puis crudivore et frugivore en l’espace d’un an et demi. Avant de préparer ses repas, elle stocke les produits qu’elle juge sains avant de les peser et de prendre leur température. Non contente d’être méticuleuse, elle critique ses proches qui ne suivent pas le même régime.
Autant vous rassurer, l’orthorexie ne représente pas une maladie au sens scientifique. Le plus important est de "retrouver la notion de plaisir" dans l’alimentation. En cas de débordement, Gérald Kierzek conseille de consulter un généraliste qui pourra éventuellement orienter le patient vers une psychothérapie de soutien.
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