Après le burn-out, qui se traduit par un excès d’investissement, le bore-out, qui résulte d’un ennui au travail, une troisième pathologie, le brown-out vient s’ajouter au tableau. Elle touche le salarié laminé par l’absurdité quotidienne des tâches à accomplir.
Le monde du travail a au moins un mérite : celui de produire des pathologies professionnelles sans cesse renouvelées. Ces « maladies », qui ne sont pas toujours reconnues comme telles, résultent du caractère changeant des "tortures" qui sont infligées au salarié.
D’abord, le burn-out, peut se définir comme une consumation lente, ou rapide, par le travail. Le terme est désormais entré dans le langage courant. Un exemple : un mail professionnel reçu à 1 heure du matin auquel on se sent obligé de répondre. Le processus finit par transformer l’employé trop zélé en personne très irritable, ou, au contraire, en un être apathique.
Ensuite vient le bore-out. C’est le cas d’un employé qui croule sous le poids de … l’ennui au travail. Il s’agit d’une pathologie sérieuse qui ruine le cerveau de la personne atteinte, annihile ses motivations et conduit aux mêmes résultats que le burn-out.
À côté du born-out et du bore-out, qu’on peut résumer comme l’état résultant de l’hyperactivité et par la vacuité, il faut une troisième pathologie du travail. Son nom ? Le brown-out. Cette baisse de courant psychique peut être envisagée comme une sorte de dévitalisation provoquée par l’absurdité quotidienne des tâches à accomplir.
Au cœur de cette forme de pathologie se trouve la perspective d’un salaire régulier qui finit par entrer en opposition avec le caractère rebutant des missions qui vous sont confiées. Il s’agit par exemple de mettre la pression sur les échelons inférieurs comme si votre vie en dépendait, travailler pour un client dont vous savez pertinemment que l’action produit un effet néfaste sur tout le monde, ou encore se prosterner devant des objectifs de jour en jour inatteignables…
Au final, toutes ces actions répétées qui heurtent vos valeurs profondes fertilisent le terrain du brown-out et conduisent à votre désinvestissement progressif. Ce mouvement de retrait est logique lorsque l’on constate que la vie de bureau sollicite non pas la meilleure, mais la pire part de soi-même, comme le soulignent les chercheurs britannique et suédois André Spicer et Mats Alvesson dans leur ouvrage The Stupidity Paradox.