DR - Police nationale de La Réunion
Le bilan des infractions relevées les samedis et dimanches du mois dernier est important. Plus important encore, c’est le montant en contravention à payer par les automobilistes. Malgré cette répression monétaire, les écarts aux Code de la route sont en hausse depuis le début de l’année.
En cette mi-juin, la gendarmerie est aux aguets. Mardi 8, c’est plus de 200 excès de vitesse qui ont été comptabilisés sur la route du littoral en moins de deux heures.
Alors, donner une amende est-il suffisant pour empêcher les récidives ?
Le mois dernier, le bilan des week-ends dépassait systématiquement les 50 000 euros en terme d’amende à payer. En effet, le week-end du 1er et 2 avril, 65 infractions ont été relevées. Le week-end du 8 et 9 avril représente 110 infractions. Le week-end suivant, elles sont 108, puis 188 le 22 et 23 avril. Finalement, le week-end du 29 et 30, 70 infractions sont relevées. Selon le code de la route, cela représente environ 452 000 euros en contraventions.
Pourtant, les services de l’Etat le disent eux-mêmes : "Depuis le début d’année, le nombre total des infractions sécurité routière est en hausse de 3,27%". Alors, la répression monétaire est-elle vraiment la solution ?
En réponse, la préfecture met en avant la multiplicité des mesures. Un dispositif parmi d’autres, "la sanction financière n’est qu’un des éléments pour lutter contre la délinquance routière", expliquent-ils. En effet, plusieurs autres mesures peuvent être mises en œuvre par les autorités : suspension du permis de conduire du contrevenant, immobilisation du véhicule. "L’autorité judiciaire quant à elle est en charge de la réponse pénale la plus adaptée : amende, stage, obligation de suivi médical, retrait de points ou du permis de conduire, emprisonnement."
Par mail, les services de l’Etat n’ont pas émis d’avis concernant la réglementation en vigueur et le montant des amendes. Ils expliquent : "Les forces de sûreté intérieure (FSI) sont chargées de l’ordre public, de la sécurité des personnes et des biens. Au-delà du montant des amendes, il faut avoir en tête que tous ces contrôles visent à sauver des vies dont le montant est inestimable".
Finalement, les fonds issus des amendes, comme celui des autres recettes publiques, alimentent le budget général de l’État conformément au principe de non-affectation des recettes. La préfecture rappelle : "L’État se mobilise tout au long de l’année en faveur de la sécurité routière par le financement de campagnes de sensibilisation, d’actions éducatives, ainsi que par la mise en œuvre de nouveaux dispositifs tels que le déploiement des éthylotests dans toutes les discothèques depuis le 1er décembre 2011.
Indépendamment de ces mesures et des moyens engagés, la prise de conscience individuelle est le point clef pour assurer la sécurité de tous." conclut-elle.