À l’approche des vacances, les marmailles sont nombreux à rejoindre leurs grands-parents pour être gardés en métropole. Si la garde d’enfants est aujourd’hui considérée comme un motif impérieux pour les grands-parents au départ de La Réunion, pour les enfants qui doivent rejoindre leurs aînés dans l’hexagone, cela n’est pas le cas.
Les consignes sont claires pour les voyageurs adultes au départ de La Réunion vers la métropole : depuis le 9 juin, ils doivent être vaccinés ou présenter un motif impérieux. Un test PCR négatif de moins de 72h est toujours exigé, pour l’ensemble des passagers.
Le dispositif n’est pas le même pour les mineurs.
Concernant les motifs impérieux pour les mineurs non-accompagnés, un flou subsiste :
Les mineurs accompagnés suivent le droit à voyager des adultes qu’ils accompagnent.
"La situation des mineurs non accompagnés est en cours d’analyse et des réponses seront apportées au niveau national. À ce stade, seuls les mineurs non accompagnés disposant d’un motif impérieux peuvent voyager", indique la préfecture.
Pour les parents qui doivent prévoir le voyage de leurs enfants, c’est un stress supplémentaire. Agriculteur et séparé, Xavier doit s’occuper de sa parcelle de 5 hectares, et n’a pas d’autre choix que d’envoyer Alexis, son fils, chez ses parents, qui ne peuvent pas prendre le risque de venir jusqu’à La Réunion.
Chez le papa d’Alexis, l’inquiétude grandit :
"Mes parents ont une contre-indication médicale à voyager. Ils sont vaccinés, mais ne peuvent pas voyager. Faire voyager deux personnes âgées de plus de 70 ans à La Réunion, où le covid reste très actif, ce n’est pas cohérent", explique Xavier Hennebelle, agriculteur et père de famille.
Alexis, 8 ans, doit ainsi prendre l’avion seul et rejoindre ses grands-parents en métropole, et être sous leur surveillance pendant les vacances d’été. S’il souhaite les rejoindre, pour l’heure, rien n’est sur : ce n’est pas considéré comme un motif impérieux.
"La compagnie aérienne m’a répété en boucle que ce n’était pas possible, qu’il fallait un motif impérieux, que si je voulais, je pouvais le confier à un inconnu, alors que la compagnie a été payée pour ça. On a payé plus cher", regrette Xavier Hennebelle, papa d’Alexis.
Du côté des compagnies aériennes, dans le doute, certaines n’acceptent pas de prendre en charge des enfants mineurs voyageant seuls. Hôtesses de l’air et stewards ne prennent plus en charge les enfants durant le vol.
Contactées, les compagnies aériennes et les agences de voyages admettent que la levée des motifs impérieux pour les enfants seuls reste floues et attendent les consignes de l’État.
Selon le ministère des Outre-mer, la décision devrait être tranchée d’ici ce lundi.