La Maison d’Edith, aujourd’hui chambre d’hôtes gérée par Frédérique Jonah de François Mas, fait partie de l’histoire de La Réunion. Voyage dans le temps avec celle qui a repris la main depuis 2009.
"Ils arrivent dans cette maison avec ce qu’ils ont sur eux et leur enfant, voilà comment démarre l’aventure", nous raconte Frédérique Jonah, dont le compagnon, François Mas, est le petit fils d’Edith et Freddy Commins.
Sur le site de l’établissement aujourd’hui, on découvre aujourd’hui le début de l’histoire de "L’ingénieur ingénieux Freddy Commins".
En 1926, après avoir dirigé l’usine de Trianon à Rose Hill, le Mauricien Freddy Commins arrive à La Réunion, avec son épouse, comme ingénieur mécanicien. Ils s’installent à La Montagne sur l’ancienne propriété d’Oscar de Jouvancourt rachetée par le père d’Édith à M. Piat. Ce dernier continuait l’exploitation du choka commencée au XIX’ siècle par M. de Jouvancourt.
Entre 1926 et 1927, le couple construit sa première usine d’aloès à la-Montagne où il réside mais, il relance réellement cette production à partir de 1934 à la Montagne, et en 1940 à Saint-Gilles.
Aujourd’hui à la Maison d’Édith, "On rappelle le savoir-faire des grands-parents, le savoir faire quand on a rien", explique Frédérique Jonah
"Moi qui suis la pièce rapportée j’ai appris l’histoire de cette femme, qui arrive à 16 ans, qui a 6 enfants et qui se retrouve à la tête de cette exploitation qui à l’époque faisait 150 hectares, à une époque où les femmes n’ont pas le droit de vote, ni le pouvoir de signature. Elle gère l’exploitation d’une main de maître pendant que son mari va gagner de l’argent en travaillant pour les sucreries de bois rouge et en montant un petit garage à St-Denis", raconte Frédérique Jonah.
Au départ le terrain mesure donc 150 hectares, puis il y a eu des expropriations, il en est resté 70 jusque dans les années 1960 et aujourd’hui - depuis que le couple a repris la maison - il reste un peu moins d’un hectare.
La maison est bâtie en 1866, A l’époque, le vaste terrain est couvert de fialos et de chokas. "On fabriquait toutes les cordes avec, tout était produit à La Réunion, on n’importait pas à l’époque", explique la gérante actuelle du lieu.
En 2009, elle reprend le site avec son compagnon, et en fait une chambre d’hôtes. "Pour nous, au départ, on voulait préserver la maison, et on n’avait pas imaginé que le jardin était remarquable. En fait tous les éléments qui la composent, la fontaine, qui est en réalité un manomètre (mesurer la pression de l’eau), des bassins, le rendent remarquable".
Frédérique Jonah rappelle le savoir-faire qui était celui des grands-parents : "être ingénieux, faire des choses quand on a rien, que le labeur rapporte toujours. Ils faisaient vivre plus de 100 familles sur le terrain grâce à l’exploitation des fibres de choka. C’est quelque chose qui s’est perdu. Il y a des artisans qui commencent à retravailler le choka dans les hauts de l’Entre-Deux. On rappelle à travers cette balade ce qui a été la conception d’un homme ingénieur ingénieux, Monsieur Commins".
"Depuis les 10 ans que j’y suis, j’ai reçu des grandes leçons d’humilité", assure la gérante.