Les intermittents travaillent dans l’ombre. Ils sont les petites mains grâce auxquels les spectacles, représentations, cinéma, théâtre,... prennent place, pour notre plus grand bonheur. Être intermittent est plus un métier "passion" qu’un métier facile. Rencontre avec Dimitri Prie, intermittent depuis 12 ans et Bernadette Ladauge, ancienne directrice artistique du célèbre " Groupe Folklorique de La Réunion".
La salle est silencieuse ; le soir, elle s’anime. Les sons et lumières déploient leurs plus beaux atouts. En partie grâce aux intermittents. Des petites mains qui travaillent en coulisse, dans la pénombre, comme Dimitri Prie. Ce soir il est technicien son, l’une de ses multiples casquettes.
"L’intermittent fait tout. Aussi bien du son s’il veut et s’il en est capable. Mais aussi s’occuper de la gestion électrique de toute la partie scène. Ou encore être bien sur la scène en tant que machiniste, un poste très important. Il faut savoir qu’il y a plusieurs cordes à son arc dans le métier d’intermittent."
Être intermittent c’est aussi être flexible. Loin des contrats fixes, ils peuvent être appelés en dernière minute, et sont généralement payés à l’heure. Malgré tout, pour Dimitri, c’est une passion avant d’être un métier.
Les intermittents, Bernadette Ladauge les connaît bien. Longtemps responsable du "Groupe Folklorique de La Réunion", elle en a engagé des centaines. Aujourd’hui, elle crie sa colère face à leur situation. D’abord sur les stéréotypes qui entourent la profession, ancrés auprès du grand public."
"Les métiers de spectacles sont des métiers. Préparer des spectacles, danser, être musicien, acteur, être technicien, c’est du travail. On ne voit pas pour seulement une demi-heure de spectacle le travail qui est en amont."
Et de poursuivre : "C’est un régime qui est très contraignant, très complexe et qui n’a pas arrêté de se compliquer pendant les 23 années que j’ai passer à gérer ce régime. Ça été une accumulation de loi, de flicage, de choses désagréables... En conclusion, je trouve que c’est une incitation à la fraude, à la triche... Les gens se réinscrivent au RSA et jouent au black le soir."