Jany est ferblantier à Saint-Leu depuis 15 ans. Il ne sont plus que deux à exercer ce métier sur l’île. 30 ans plus tôt, ils étaient plusieurs dans chacune des communes de La Réunion. Cet artisan donne une seconde vie au fer blanc, au cuivre et au zinc en leur donnant la forme d’objet de la vie courante ou de décoration.
15 ans qu’il façonne tout type d’objets ; impossible de savoir combien il en a fabriqué. Entre ses mains, le métal laminé devient arrosoir, bougeoir, alambic...
Une grègue faite de plusieurs métaux
Dans l’atelier de Jany, les objets lontan côtoient des pièces contemporaines. Son métier : il est ferblantier moderne.
"Là c’est une grègue faite de plusieurs métaux. C’est une grègue qui n’existe pas et qui n’existera nulle part ailleurs. On a de l’inox, du cuivre, du zinc et de la tôle galvanisée."
Des "formules mathématiques pour faire des tracés précis"
Peu importe le type d’objet réalisé, les étapes sont toujours les mêmes. "On applique quelques formules mathématiques pour faire des tracés précis. Une fois que l’on a tracé on découpe, on façonne, avec différents types de marteaux. Très souvent avec des matrices en acier ou en bois. On passe ensuite à la partie soudure, avant de terminer."
Patience et passion
La passion rythme le quotidien du Saint-Leusien. Mais, pour exceller dans le métier, quelques pré-requis sont indispensables. "La première qualité c’est la patience, puis être passionné. La troisième qualité c’est de ne pas chercher à devenir riche. Il faut un peu de dextérité aussi."
"J’ai démarré l’aventure sous mon pied de corossol"
À 31 ans, il rencontre monsieur Hippolyte, le seul autre ferblantier a encore exercer ce métier dans l’île. "Il m’a dit si ça t’intéresse, viens me voir à l’atelier.” Il s’achète une paire de cisailles, un maillet, quelques marteaux et se lance dans l’aventure. “J’ai démarré l’aventure sous mon pied de corossol, pour finir aujourd’hui dans un vrai atelier."
C’est justement dans son atelier que Jany fait un peu de la résistance, car l’arrivée du plastique a changé la donne pour les ferblantiers. "Si on prend l’exemple de l’arrosoir, tout le monde en avait en fer blanc à la maison. Dans les années 70-80, les supermarchés ont commencé à vendre des arrosoirs en plastique et les gens ont commencé à se tourner vers ces modèles. C’était beaucoup moins cher, mais la durée de vie d’un arrosoir en plastique n’est pas la même que pour celle de l’arrosoir en fer blanc."