C’est une première mondiale qui se déroule dans les eaux françaises, sous les yeux des scientifiques : la naissance d’un volcan sous-marin qui a poussé en moins d’un an.
800 m de haut, 4 km de large, à plus de 3500 mètres de profondeur... Ce sont les mensurations du volcan sous-marin découvert au large de Mayotte.
Sa localisation précise : ce volcan sous-marin se situe à environ 50 kilomètres de Petite-Terre.
Le Monde, Lexpress, Le Figaro... Les médias nationaux comme les médias locaux se sont emparés de la nouvelle : c’est bel et bien un volcan sous-marin qui est à l’origine de l’essaim de séismes qui secoue Mayotte depuis des mois... Et ce volcan sous-marin se situe à environ 50 kilomètres à l’Est de Petite-Terre.
Interrogés sur place, certains Mahorais doutaient encore de la nouvelle au moment de la confirmation pour les autorités. Les réactions s’enchaînent depuis l’annonce de la naissance de ce volcan sous-marin.
Un mystère enfin percé grâce aux recherches menées par la communauté scientifique ainsi qu’ aux moyens débloqués par le gouvernement pour impulser des campagnes océanographiques ( près d’un demi millions d’euros). Une découverte, après plus d’un an d’interrogations.
"C’est un volcan qui fait environ 4 à 5 kilomètres de diamètres et qui fait 800 mètres de haut. Il est apparu je pense à partir de juillet 2018. C’est un événement que les scientifiques n’avaient quasiment jamais vu en direct" explique Frédéric Tronel, directeur du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minière).
Des dizaines de cônes de moins d’un millions d’années entourent le volcan sous-marin. Des découvertes qui arrivent après un an recherches. Au départ, les scientifiques ont d’abord mis en avant la cause tectonique pour expliquer les 1800 séismes.
Mais l’apparition d’une donnée a semé le trouble : Mayotte s’est écartée des côtes africaines et s’affaise beaucoup plus rapidement qu’à la normale. Un phénomène qui s’explique parfois par un dégonflement de chambre magmatique. Et en janvier, des pêcheurs ont ramené des poissons morts qui vivent habituellement dans les profondeurs de l’océan.
En raison de ces différentes pistes, l’Etat a décidé de débloquer près d’1 million d’euros pour lancer des études scientifiques. Parmi les acteurs : le navire Marion Dufresne a réussi à détecter le volcan sous-marin à l’aide d’u sonar.
A l’heure actuelle, près de 400 kilos de roches - prélevés à 3500 mètres de profondeur sur les flancs de ce volcan sous-marin - sont en train d’être analysées. Et ce, pour tenter de répondre entre autres à une question : ce volcan risque-t’il un jour d’émerger ? Une hypothèse imaginable mais peu probable et pas immédiatement.
"Il a poussé de 800 mètres en une année mais ça ne pousse pas à la verticale (...). Et souvent, les volcans s’arrêtent et puis, ils ne reprennent pas leur activité avant un certain temps... Donc, on ne sait pas. On ne sait comment ça va évoluer".