L’activité éruptive qui a repris mardi 19 février au Piton de la Fournaise aux se poursuit. L’intensité du trémor éruptif est relativement constante depuis. Le contour de la coulée a légèrement évolué même si sa propagation est lente.
"Sur les dernières 36 heures, 22 séismes volcano-tectoniques superficiels sommitaux (au dessus du niveau de la mer) ont été enregistrés" précisent les scientifiques de l’OVPF.
"Après une déflation de l’édifice liée au transfert de magma qui s’est produit le 18/02/2019, les déformations de la zone sommitale ne montrent pas de signaux particuliers".
L’OVPF précise également que les concentrations en CO2 dans le sol en champ proche (secteur gîte du volcan) restent élevées.
Les observations faites lors d’un survol réalisé par ce matin de la zone de l’éruption par un membre de l’OVPF montrent que le contour de la coulée a légèrement évolué même si sa propagation est lente.
"Le cône éruptif continue à s’édifier et il est maintenant occupé par un lac de lave d’où s’échappent des éjectas lors de l’explosion de bulles arrivant en surface".
Une coulée, bien chenalisée s’échappe en aval du cône
"Après 1 km (et 200 m de dénivelé négatif) ce n’est plus un seul mais deux bras de coulées qui sont observables".
La séparation des écoulements se fait au niveau du Cratère Guyanin. Le bras au nord, d’une cinquantaine de mètres de large, n’avait pas encore été observé lors des précédentes reconnaissances aériennes par les membres de l’OVPF et son front ce matin était localisé à 1320 m d’altitude. Il est le seul où l’on peut distinguer une coulée avec un "écoulement libre".
"La partie de "lave rouge" se met en place sur un écoulement récent (probablement mis en place hier ou au cours de la nuit dernière) maintenant figé et dont le front est à 1 km plus bas que l’actuel front en mouvement. Le bras qui contourne le Guyanin par le sud s’est étalé jusqu’à atteindre environ 200 m de large puis s’est divisé en deux langues à environ 300 m au sud-est du Guyanin. La première, la plus au sud, s’arrête à 1350 m d’altitude, la seconde vers 1300 m".
Au total, le bras le plus long a parcouru une distance de 1900 m depuis l’évent éruptif et est encore à 4,3 km de la route et 5,3 km de l’Océan. Les différents fronts de coulées sont actuellement dans les Grandes Pentes.
Ce toponyme est lié à l’inclinaison de la topographie qui dépasse les 30%. Si le ou/et les bras de coulées devai(en)t encore avancer, il(s) rencontrerai(en)t dans 1,7 km des pentes plus faibles comprises entre 10 et 20%, et dans ce cas sans augmentation de débits leur progression devrait ralentir.
(Photo/Vidéo : Alain Bertil)