Antenne Réunion
Vivre de sa passion est le rêve de tous les artistes. Un objectif difficile à atteindre même pour les musiciens réunionnais les plus connus. Les habitudes de consommation changent au fil des années et les prestations ne sont pas toujours suffisantes pour avoir des rentrées d’argent régulières.
A La Réunion, la plupart des artistes sont obligés de mener des ateliers d’écriture dans les écoles pour arrondir leurs fins de mois. En effet, la façon de consommer la musique évolue et les spectacles sur scène ne sont plus suffisants.
« Avant on vendait un CD 15,90€, aujourd’hui on vend un titre à 0,99 centime, ce n’est pas la même époque. Mais entre les ateliers pour les marmailles et les spectacles sur scène, j’arrive à m’en sortir » indique Thierry Gauliris, leader du groupe Baster.
A l’ère du numérique, le streaming est une nouvelle source de revenus. La nouvelle génération est très présente sur les réseaux sociaux, l’opportunité de multiplier les rentrées d’argent.
« On arrive à s’en sortir. C’est vrai qu’au démarrage c’est difficile mais avec du travail et de la détermination on y arrive. Il faut se donner, comme dans tous les types de domaines » répond le groupe Secteur 410.
« A La Réunion ça dépend, certains sont mieux payés en show privés et d’autres avec les streams. J’ai un petit boulot à côté pour compléter la musique » explique Maiko.
Concert privé, streaming ou encore les droits d’auteur de la SACEM, les rentrées d’argent sont multiples. Une autre ressource tout aussi importante, les subventions. Elles sont un véritable soutien pour les artistes émergents. En effet, obtenir le statut d’intermittent du spectacle et les fameux 43 cachets à l’année obligent à s’éloigner de l’île et à se produire en Métropole.
« Lé bien gayar de jouer de sa musique ailleurs, mais il faut dire qu’on est confronté à des difficultés d’administratif et de financement » témoigne Jade, membre du groupe JAD’.
Sans accompagnement, mettre le Maloya en l’air s’avère compliqué. C’est le cas du groupe Zarlor qui a obtenu une tournée de 19 dates en Hexagone mais qui s’est vu refuser le financement de ce projet.
Une chose est sûre, un artiste doit être avoir plusieurs cordes à son arc pour vivre de sa musique à la Réunion.