Briser l’omerta autour des violences sexuelles chez les enfants, une mission que s’est donnée Colette Minienpoullé, présidente de l’ADEROI (Association de Défense des Enfants de la Réunion et de l’Océan Indien).
L’association effectue des actions de sensibilisation et de prévention dans les écoles et crèches de l’île contre les abus sur les enfants.
"Il y a une urgence sur notre île. En métropole, un Français sur 10 dit avoir subi un inceste. À La Réunion, les chiffres sont 50 % plus importants. La Réunion et la Guyane nous détenons ce triste record d’être les départements où ce fléau est le plus élevé."
"Au niveau de l’ADEROI nous avons opté pour commencer très tôt, le plus tôt dans les crèches car nous estimons que plus tôt l’enfant sera sensibilisé à ce fléau, plus tôt il pourra parler.
Le but est de libérer la parole."
Livres, jeux… tels sont les outils pour leur donner des repères.
"On essaye de manière ludique d’en parler dans les écoles. Une fois que l’enfant a acquis ces notions, on veut prévenir des dangers qui peuvent exister au sein de son entourage."
92 % des atteintes sexuelles se font dans l’entourage proche de l’enfant. 52 % dans l’entourage familial.
"Il est temps d’en parler, d’essayer d’amener l’enfant à libérer sa parole très tôt. Un enfant écoute, entend. Si on arrive à lui parler tranquillement on pourra lui montrer que n’importe qui n’a pas le droit de le toucher."