Les luttes intrafamiliales sont un fléau à La Réunion, preuve en est, l’organisation récemment d’un Grenelle dans l’île. De quoi faire baisser les chiffres, est-ce que la parole des femmes, est davantage et mieux entendue ?
La parole des victimes se libère. Il y a 20 ans seulement, une femme sur deux osait parler. En 2018 deux femmes sur trois prenaient la parole. Autre chifre, au premier semestre 2020, 1 107 plaintes ont été traitées par les tribunaux, soit 11 % de plus que l’année précédente et 30 % de plus qu’en 2018.
Entre 2019 et 2020, le nombre de femmes accueillies en structure dédiée a bondi de plus de 8 %.
Les victimes dénoncent plus ces violences physiques. Pourtant, ce n’est pas la seule forme de violence qui peut avoir lieu dans une famille.
On parle en effet plus souvent de violences physiques parce que c’est le plus visible. Et c’est souvent le déclic pour les victimes pour en parler, d’autant plus quand cela se déroule devant des enfants.
Mais la première violence est psychologique. Dans un couple, 30 % des femmes victimes de violences dans un lieu public parlent de dénigrement, d’humiliation.
A contrario, les coups en public ne représentent que 2 % des situations. Malgré leur fréquence élevée, les violences psychologiques sont celles dont les femmes parlent le moins.
Des violences psychologiques dont on parle moins, les enfants sont aussi souvent victimes de violences intrafamillailes. Et de ce côté aussi la parole se libère. Depuis le premier confinement, l’Association féminine de l’Est a observé une hausse de 30 % de témoignages d’enfants victimes de harcèlement, de coups ou d’abus sexuels.
Mais la violence pour les enfants peut aussi être par ricochet. Sur les douze derniers mois, 72 % des femmes victimes de violences conjugales ont un enfant dans le foyer. Et lors d’épisode de violence, 28 % des enfants sont présents.
Pour rappel, les victimes de violences ont a leur disposition une plateforme d’écoute : le 3919, accessible 24h/ 24