Après l’adoption de la proposition de loi par l’Assemblée Nationale prévoyant la création d’une aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales, Antenne Réunion a recueilli le témoignage de deux femmes.
"Il m’avait arraché les cheveux, il m’a donné des coups au niveau du torse et ensuite, je me suis retrouvée en sang et dans la cuisine, face à lui avec un couteau sous la gorge. Là, dans ma tête, je me suis dit "il faut que je m’enfuie parce qu’il était vraiment sur le point de me tuer", témoigne la victime.
"J’ai porté plainte la nuit des faits et aujourd’hui, il est en prison pour deux ans et pour moi, ce n’est pas suffisant parce que j’ai peur de l’après." La femme explique aussi être aidée par l’Etat. "Psychologiquement, moralement, mais au niveau financier ça bloque encore un peu. Je cherche un nouveau logement, vu que les violences ont été faites chez moi, revoir les scènes, c’est encore très difficile. Ça prend du temps à aboutir à quelque chose."
Une deuxième ancienne victime de violences conjugales, Marie-Sandrine Lamarque, a également tenu à témoigner. "Je n’oublierai jamais le 29 avril 2022. On allait prendre un logement ensemble et monsieur n’a pas accepté que je ne travaille pas, en étant enceinte de 6 mois. Il n’a pas supporté devoir subvenir un court moment à mes besoins. Il est devenu agressif, violent. Je l’ai pris, je l’ai mis dehors, et là, il m’a agressée. Il m’a un peu éraflé la lèvre. Ça s’est produit devant mon fils et lui a été très choqué. Je suis toujours logée dans une association, j’attends que mon fils rentre à l’école pour pouvoir retravailler. Mais retrouver un travail, ça ne va pas être suffisant pour reconstruire une vie. Mon fils va bien, je vais bien, mais financièrement, c’est le chaos total".