Depuis l’arrivée des bracelets anti-rapprochement début juin à La Réunion, deux ont été posés. Ils ont été mis sur des conjoints jugés violents, qui viennent de sortir de détention.
Début juin, le procureur de la République Eric Tuffery l’avait annoncé, La Réunion serait dotée de 10 bracelets anti-rapprochement. C’est désormais chose faite.
Deux d’entre eux ont d’ailleurs été posés sur des conjoints jugés violents.
"Le Tribunal Judiciaire de Saint-Pierre a été le premier à prononcer un bracelet anti-rapprochement ou BAR qui a été prononcé par le juge d’application des peines dans le cadre d’une sortie d’incarcération.
Un autre BAR a été prononcé également par le tribunal de Saint-Denis, également par un juge d’application des peines", nous confie Valérie Lebreton, Présidente du tribunal judiciaire de Saint-Pierre et référente égalité à la Cour d’Appel de Saint-Denis.
Le bracelet anti-rapprochement ou BAR est une mesure de protection pour lutter contre les violences conjugales.
"Au pénal, c’est une alternative à l’incarcération qui garantit une protection très efficace de la victime via un dispositif de surveillance constante par géolocalisation pouvant donner lieu à l’intervention des forces de sécurité intérieure en cas de danger", nous explique Valérie Lebreton.
"Au pénal, il peut être ordonné par un juge d’instruction, un juge des libertés et de la détention, un tribunal correctionnel et un juge d’application des peines pour une durée initiale de 6 mois et 24 mois au maximum.
Au civil, c’est le juge aux affaires familiales qui peut ordonner un BAR dans le cadre d’une ordonnance de protection, après avoir recueilli le consentement des deux parties pour une période de 6 mois."
Entre 2006 et 2018, plus d’une cinquantaine de femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint à La Réunion. En métropole, plusieurs agressions ont également été commises dernièrement par des personnes, porteuses de bracelets.
Même si, les bracelets anti-rapprochements ne semblent pas empêcher les infractions, ce dispositif vient renforcer le système de protection des victimes de violences intra-familiales et conjugales.
En tout, La Réunion en dispose de 10, 5 dans le Nord et 5 dans le Sud, nous confirme le CEVIF.
Déployé au départ dans cinq juridictions en métropole, fin septembre 2020, le bracelet anti-rapprochement était une des promesses du Grenelle contre les violences conjugales.
C’est un accessoire qui permet de maintenir les conjoints ou ex-conjoints violents à l’écart de leur victime.