Evelyne a un problème avec l’alcool. Lorsqu’elle boit, la trentenaire devient violente et c’est régulièrement son compagnon qui prend les coups. Il ne porte jamais plainte contre elle. Le 9 décembre dernier, elle est prise en flagrant délit. Elle est jugée ce lundi 12 décembre au tribunal de St Pierre. C’est la troisième fois pour violences conjugales.
Evelyne est bien connue du commissariat de Saint-Philippe. Il y a trois semaines déjà elle faisait un tour en cellule de dégrisement pour s’être à nouveau battue avec son compagnon. Le 9 décembre dernier, le couple était chez des amis et ils se sont à nouveau battus. Le juge reprend les faits : ils sont chez des amis, Max et un ami se battent. Evelyne semble intervenir pour calmer son compagnon. Et là, la situation dégénère. Elle se met à califourchon sur max, l’assène de coups et utilise un objet tranchant non déterminé. Il se retrouve avec des plaies au visage, sur l’arrière de la tête et les bras.
Evelyne, trop alcoolisée, ne se rappelle pas avoir frappé Max et encore moins lui avoir porté des coups de pieds alors qu’il était au sol. Circonstance aggravante pour la prévenue de 34 ans : elle est en état de récidive légale suite à une condamnation le 16 juillet 2021 pour violences sur conjoint. Elle a interdiction d’entrer en contact avec lui et elle a déjà douze mentions à son casier judiciaire, dont neuf pour des faits de violences.
Le souci c’est qu’à chaque intervention de la gendarmerie de St Philippe, c’est toujours le même scénario. Ils n’ont pas le droit de se voir, mais passent outre. Ils s’alcoolisent et la situation tourne au vinaigre. Avec toujours le même résultat : violences, cellule de dégrisement et au final, Max ne porte jamais plainte.
La substitut du procureur annonce la couleur “à ce rythme vous voulez vous retrouver aux Assises ? Vous dites : quand je consomme, je ne peux plus m’arrêter. Vous en êtes à la troisième condamnation pour violences conjugales. C’est une relation toxique qu’il faut cesser. Elle ne comprend jamais le sens des peines. Un jour, l’un d’eux va passer de l’autre côté de l’existence.”
“Quand elle a sa fille de deux ans, c’est une bouée de secours. Elle arrête de boire. Ses vieux démons reviennent souvent suite à son enfance difficile donc elle boit. Elle s’accroche à Max, car c’est son seul lien affectif. Elle a besoin d’aide pour s’en sortir”, plaide son avocate pour essayer de lui éviter la case prison.
Après délibération le tribunal ne semble pas convaincu. Evelyne est condamnée à 18 mois de prison ferme avec retrait de l’autorisation parentale et interdiction d’entrer en contact avec son ex-conjoint pendant deux ans.