Responsable du syndicat FO pénitentiaire, Vincent Pardoux est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
Des pompiers qui dénoncent un manque de moyens. C’est également le cas des surveillants de prisons. Aujourd’hui, on dénombre 71 000 détenus dans les prisons en France, pour 60 000 places. C’est un record. Pour faire le point sur la situation à La Réunion, Vincent Pardoux, responsable du syndicat FO pénitentiaire est sur le plateau d’Antenne Réunion.
150 % de surpopulation dans certaines prisons
“Nous avons passé le chiffre symbolique des 70 000 détenus sur les établissements pénitentiaires français, dont 22 000 détenus incarcérés dans des établissements où il y a près de 150 % de surpopulation, 1 500 détenus qui sont à l’heure actuelle sur des matelas au sol, tout cela entraîne des tensions extrêmes. Les personnels de surveillance sont en première ligne pour affronter ces problématiques. Au quotidien nous avons des agressions de plus en plus violentes. Nous attendons des avancées de la ministre de la Justice", explique Vincent Pardoux.
En début d’année les surveillants pénitentiaires criaient leur colère quant à leurs conditions de travail, des prisons de l’île ont été bloqués. Le syndicaliste estime que rien n’a changé.
“La situation est aussi dramatique voire pire que l’an dernier. L’élément déclencheur était la tentative de meurtre sur l’établissement de Vendin-le-Vieil. Ce mouvement avait été interrompu par la signature d’un protocole d’accord par l’organisation qui était majoritaire à cette époque."
"On arrive à la fin de l’année et rien n’a avancé dans ce qui était proposé. D’autre part, le gouvernement avait été inflexible en matraquant les personnels par des sanctions financières, nous avons été muselés pour ne pas communiquer. Depuis les élections professionnelles du 6 décembre, FO pénitentiaire est devenu le premier syndicat dans les établissements pénitentiaires. S’il n’y a pas de retours significatifs, il est fortement possible que nous repartions sur un mouvement beaucoup plus dur et structuré.”
En cette période de fête de fin d’année, le risque de tensions, et même de suicide, est plus important.
“Ce sont des moments difficiles pour les personnes détenues, mais aussi pour le personnel pénitentiaire qui assure la continuité du service public pendant les fêtes. Ces jours sont toujours très difficiles et nous sommes très attentifs à ce qu’il peut se passer.”
Prison de Domenjod
“On fait tour pour qu’aucune évasion n’arrive. Ce n’est pas prévu d’avoir de filet anti-hélicoptère à la prison de Domenjod. Les personnels pénitentiaires au quotidien essayent d’être les plus professionnels pour éviter ce risque d’évasion.”