En raison de la crise sanitaire lié au Covid-19, des déténus bénéficient d’une réduction de peine. Vincent Pardoux, secrétaire régional de FO pénitentiaire, s’est exprimé sur le sujet, sur le plateau d’Antenne Réunion.
"Des mesures ont été prises par la ministre, mais avec des clauses particulières, (...) tous les détenus ne peuvent bénéficier des mesures qui vont être prises. Les détenus qui sont condamnés, qui ont des restants de peine inférieurs à deux mois pourront bénéficier, sous conditions. (...) Il y aura l’avis du procureur, ce ne sera pas une libération sèche, dans la rue. Ils seront assignés à domicile jusquà la fin de leur peine. On a à peu près 60 détenus qui ont pu bénéficier, sur les trois structures, de ces aménagements. C’est évolutif, car les dossiers sont en cours . (...)
C’est un soulagement, on a moins de détenus dans nos établissements par ce biais là, il faut rappeler à nos concitoyens qu’il y aura des obligations pour ces détenus. Ils ne vont pas sortir comme ça, dans la rue. Il peut y avoir d’autres obligations à cette assignation à domicile."
"Depuis le début du confinement, on voit réapparaître le phénomène de "lancés de colis". Les personnes qui se permettent de rentrer dans un centre pénitentiaire, s’expose à une sanction pénale d’une part et à se retrouver derrière les barreaux. D’autre part, ça génère une insécurité dans l’établissement pénitentiaire. Dans ces colis, on trouve, de l’alcool, de la drogue, toute sorte de drogue, des téléphones portables, des puces de portable, ce qui amène l’insécurité dans l’établissement. Ca amène des bagarres, des violences, une difficulté supplémentaire dans la gestion déjà compliqué lors de cette période de confinement.
Il y a quelques semaines, sur Saint-Denis, nous avons trouvé un drone, il y a tout un tas de techniques. On a l’impression d’avoir un véritable réseau, avec des personnes qui sont peut-être même rémunérées pour faire ça, qui ne se rendent pas compte de l’impact que cela peut avoir au sein d’un milieu confiné, comme l’est un établissement pénitentiaire."
"C’est difficile, il y a des mesures qui ont été prises par la ministre. Elle a alloué une somme d’argent pour chaque détenu. Il y a des crédits téléphoniques qui permettent aux personnes détenues de joindre leur famille. Là aussi, ça crée un problème organisationnel, parce qu’on a pas limité le temps des communications. Mes collègues, une nouvelle fois sont confrontés à des problèmes. La personne qui mobilise le téléphone, peut le mobiliser le temps qu’elle veut et ça crée des tensions. Cela a d’ailleurs créé une bagarre il y a peu de temps dans la cours de promenade du centre pénitentiaire de Saint-Denis."