Les émeutes qui se sont déroulées durant ces trois dernières nuits interviennent après les manifestations contre la vie chère. Cette thématique qui concerne au plus haut point la population réunionnaise s’est invitée au coeur des débats sur les prix des carburants, si bien que les acteurs réunis ce vendredi à la Préfecture ont également discuté des prix des produits de première nécessité. Pour Antenne Réunion des familles réunionnaises racontent leur quotidien, et expliquent comment elles gèrent leur budget. L’occasion d’exprimer aussi leurs craintes pour l’avenir.
Comme Benjamine, nombre de Réunionnais surveillent de près leur porte-monnaie lorsqu’ils font les courses. Dans le contexte de crise actuelle, de nombreux ménages se serrent la ceinture. Dans les caddies, le strict nécessaire : du riz, des grains, de l’huile, du lait, un peu de viande.
Dans les magasins, les chefs de familles ont pris l’habitude de trier, comparer les prix pour économiser au maximum leurs euros. Les consommateurs qui ont un budget serré avouent que les promotions proposées par les grandes surfaces restent encore trop rares.
Durant deux ans, Benjamine a travaillé dans une école en tant qu’assistante maternelle. Ce contrat lui rapportait un revenu de 800 par mois. Depuis janvier, benjamine est de nouveau sans activité professionnelle. Cette situation accentue les difficultés financières de la mère de famille. Deux de ses six enfants vivent encore avec elle. Benjamine ne peut donc faire aucun excès si elle veut nourrir sa famille.
Les personnes âgées sont elles aussi durement touchées par la précarité dans notre département. Mariva et Jacques, un couple de retraités vit avec un budget de 200 euros par mois. Une fois toutes les factures payées (eau, électricité, mutuelle, téléphone, etc), les deux gramounes avouent qu’il leur reste peu d’argent pour d’éventuels loisirs. En comptant chaque centimes, ils arrivent à s’en sortir mais ne cachent pas leur colère contre le système. S’ils sont un peu désabusés, ils gardent quand même un espoir, celui de voir les prix des produits de première nécessité baisser à la Réunion.