En soutien aux personnes victimes de violence, une société de déménagement propose de récupèrer leurs affaires pour qu’elles puissent quitter leur domicile. Il s’agit pour elles d’un soutien d’un soutien matériel et psychologique.
Après avoir subi les coups, certaines femmes se voient contraintes d’abandonner leurs biens en quittant leur foyer. Pour ne pas subir cette nouvelle injustice, en partenariat avec le Collectif pour l’élimination des violences intra-familiales (Cévif), une société de déménagement propose son aide pour récupérer les affaires des victimes chez leur conjoint. Une présence physique des déménageurs qui dissuade les accès de violence.
"Les tensions sont plutôt apaisées le matin. Un déménagement c’est toujours une source de stress. Pour une femme battue, on imagine que son niveau de stress qui est encore plus important. Nous sommes là pour apaiser et apporter toute notre expertise par rapport à ce type d’intervention", explique Frédéric Anne, directeur de société de déménagement.
Pour que la victime ne puisse pas être localisée par son bourreau, plusieurs précautions sont prises lors du déménagement, souligne Matthieu Beaulieu, assistant coordinateur commercial de la société de déménagement.
"De garder l’anonymat et de ne pas discuter avec eux. Et de faire l’opération en toute discrétion pour éviter tout préjudice à la personne. Nos déménageurs sont présents pour l’aider et à faire au mieux son déménagement. Comme ce sont ses biens personnels, c’est sa vie que l’on va déménager et ramener dans des bonnes conditions."
Un partenariat que le Cevif aimerait étendre à d’autres entreprises, pour favoriser l’organisation autour de la nouvelle vie des victimes.
"Thérèse Baillif et moi avons déjà rencontré Sandrine Dunand-Roux et Didier Fauchard du Medef début octobre. J’espère que des actions seront bientôt mises en place", avance Frédéric Rousset, administrateur au Cévif.
À La Réunion, trois services d’accueil d’urgence temporaire hébergent plus de 140 adultes et 150 enfants, mais les victimes sont beaucoup plus nombreuses à attendre de l’aide.