Victime d’une usurpation d’identité, Marie * (prénom d’emprunt) se bat aujourd’hui pour retrouver son identité. Elle a accepté de témoigner, sous couvert d’anonymat.
Marie *, une jeune Réunionnaise, a été victime d’une usurpation d’identité l’année dernière.
Si aujourd’hui elle se bat, c’est pour retrouver une vie normale et avoir tous ses droits. Elle partage son histoire...
C’est en allant chez le médecin en février que Marie se rend compte que sa carte vitale ne passe pas. Elle se rend alors à la Sécurité Sociale pour comprendre ce qu’il se passe.
C’est là qu’on lui annonce que son dossier a été transféré à Orléans. Ce jour là, sa vie bascule.
"Suite à cela, la répression des fraudes m’a contacté en me disant que j’étais victime d’usurpation d’identité."
Marie ne peut plus passer ni examens, ni permis de conduire, ni même déménager. La jeune femme ne peut pas non plus voyager. "Ma maman est en métropole. Elle est malade et je ne peux pas voyager pour aller la voir."
"Je me sens rejetée de la société française. Aujourd’hui, je ne suis personne."
La jeune femme attend désormais que les inspecteurs se saisissent du dossier qui a été transféré en métropole. Un dossier dans lequel Marie récolte tous les papiers afin de prouver qu’elle est la victime.
"Après ils doivent interpeller la personne. Mais la difficulté c’est qu’elle est étrangère donc elle peut partir à tout moment."
L’usurpation d’identité pourrait arriver à tout le monde. Si cela est arrivé à Marie, c’est que l’étrangère qui lui a volé son identité avait une complice qui savait tout d’elle. "Elle savait mon nom, prénom et date de naissance et grâce à ça elle a pu demander un acte de naissance et faire une carte d’identité à mon nom."
Un travail d’enquête long et difficile pour la justice. "Quand on a deux personnes qui prétendent à la même identité c’est difficile pour la personne flouée. C’est à la justice de vérifier qu’elle n’a pas en face d’elle celui qui usurpe l’identité d’autrui", explique le Bâtonnier du barreau de St-Denis, Laurent Payen.
Il conseil à toutes les victimes : "déposer plainte pour arrêter le fait que l’on se déclare victime d’usurpation d’identité et par la suite de récupérer un maximum d’éléments pour établir qu’on est la personne que l’on prétend être".
Mais surtout, "il ne faut jeter aucun papier qui pourrait nous identifier dans la poubelle".
( *Marie : nom d’emprunt)