Dans une vidéo publiée le 17 septembre, Konbini met en lumière le travail d’Ann O’aro. Dans celle-ci al musicienne explique comment elle transforme ses souffrances personnelles à travers sa musique, le maloya.
Victime d’inceste, la chanteuse réunionnaise a choisi la musique comme exutoire. L’artiste se sert de son art pour transformer ses souffrances. Dans une vidéo réalisée par Konbini, elle se livre son enfance. C’est notamment son père qui la initié à la musique dès le plus jeune âge.
"Dès que j’ai commencé, il me mettait des vidéos de jeunes prodiges, ils me disaient que j’étais déjà trop vieille, que j’étais nulle. Après il a commencé à me taper, ensuite il a commencé à souvent me parler, mais il me parlait de sexe", confie-t-elle.
Son père est mort lorsqu’elle était âgée de 15 ans. Il a mis fin à ses jours après avoir avoué ses actes d’incestes. L’artiste fait également le rapprochement entre l’inceste et l’époque coloniale à La Réunion.
"Certains ont besoin de thérapie, d’autres ont besoin de l’art. La résilience est hyper importante à l’échelle intime et à l’échelle d’un peuple qui a subi quelque chose qui l’a écrasé et qui l’a touché dans son intégrité. Je trouve qu’il y a un parallèle entre l’inceste et cette espèce de culture paternaliste sur ses colonies", conclut-elle.