Antenne Réunion
Expulsée de son ancienne habitation, Véronique est contrainte de squatter un logement social avec ses 5 enfants. Un acte illégal qu’elle assume. Un cas qui n’étonne pas la Confédération Nationale du Logement, qui alerte une fois de plus sur le manque de logements à La Réunion.
Depuis le mois d’octobre, Véronique et ses 5 marmailles occupent un logement social illégalement. Expulsée de son précédent logement, sans solution de relogement, la mère de famille explique agir dans l’urgence. "J’ai forcé la porte pour pouvoir entrer. Je suis allée voir le bailleur pour lui dire que je squatte le logement et que j’aimerais le récupérer. Je suis dans l’attente d’une réponse. Si je n’avais pas 5 enfants, je serais restée dans ma voiture", témoigne la mère de famille.
Un cas qui n’est pas isolé, pour la confédération nationale du logement (CNL) le squatte des logements sociaux risque d’augmenter dans les années à venir. Sur l’île, 1 500 à 2 000 logements sociaux restent encore vacants.
"On a toujours dit aux locataires qui pénètrent dans ces logements que c’est illégal. On a 50 000 demandes de logement à La Réunion. Pour le Réunionnais qui travaille et qui dort dans sa voiture ou les femmes victimes de violences qui dorment dans leur voiture, la situation n’est pas tenable", explique Érick Fontaine, administrateur de la CNL.
De son côté, le bailleur social concerné, la SIDR, assure agir de manière légale et accuse la mère de famille d’avoir dégradé le logement actuel pour le squatter.
"L’occupation illégale de logements sociaux prive des familles en attente d’un toit et perturbe l’attribution de logements aux demandeurs respectant les règles. L’article 226-4 du Code pénal punit l’introduction et le maintien illégal dans le domicile d’autrui de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende".
Encore en période cyclonique, la mère de famille espère pouvoir rester dans ce logement jusqu’au mois d’avril avec ses marmailles, avant de trouver un logement social de manière légale.