Le président de la Chambre verte, Jean-Bernard Gonthier, était l’invité du Journal Télévisé d’Antenne Réunion. Il s’est exprimé sur les attentes du monde agricole des politiques appliquées par les municipalités.
Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’agriculture de La Réunion était l’invité du Journal Télévisé d’Antenne Réunion ce dimanche. Il a évoqué les besoins du monde agricole auprès des politiques à l’approche des municipales mais aussi l’attaque qui s’est déroulée sur une exploitation dans la nuit de samedi à dimanche à Manapany-les-Hauts.
Interrogé sur la possibilité de faire réagir les autorités au sujet des attaques de chiens, il répond à l’affirmative. "A travers les agglomérations de communes, il faudrait mettre en place un système pour récupérer ces chiens dits ’errants’ car à l’origine ils doivent bien avoir un maître", explique-t-il, "et je pense qu’il faut aujourd’hui responsabiliser les maîtres de ces chiens et si on arrive à déterminer à qui ils appartiennent, il faut poursuivre les maîtres."
Jean-Bernard Gonthier ajoute que lors de sa visite sur l’exploitation de la famille Éthève qui a perdu une centaine d’animaux cette semaine, d’autres éleveurs lui ont affirmé avoir subi de telles attaques de chiens. "Ils disent que ça ne sert à rien de le signaler auprès des autorités car il n’y a pas de suivi derrière et il faut mettre aussi une indemnisation", assure-t-il.
Pour ce qui est des demandes des agriculteurs aux élus, le président de la Chambre verte répond : "il y a l’urbanisation mais Il faut qu’on arrive à garder le maximum de terres agricoles parce qu’un pays sans agriculture va mourir, il faut trouver cet équilibre et ça ne peut pas se faire sans les mairies ni sans les agriculteurs".
Au sujet des prix élevés, il se défend. "On est à 80% en produits frais en autoconsommation. Mais on est dans un pays tropical et après un cyclone on a du mal à produire", souligne-t-il, "ce n’est que depuis l’année dernière que les prix des fruits et légumes recommencent à flamber parce qu’il y a eu plusieurs catastrophes à la suite mais globalement on avait atteint ces dix dernières années."
Pour ce qui est des liens économiques entre agriculteurs et maires, Jean-Bernard Gonthier lance : "il y a très peu de mairies qui prennent local pour les cantines. Il faudrait aujourd’hui travailler avec les collectivités pour que les appels d’offres puissent convenir aux petits groupements."
Concernant les attentes au niveau du secteur de la canne : "elle reste un pivot de notre agriculture, elle représente la moitié des recettes agricoles, sur 24 000 hectares, il manque 500 hectares pour la diversification et on a 5 000 à 6 000 hectares en friches", affirme-t-il.
Au sujet de l’agrotourisme, il déclare : "aujourd’hui, on s’aperçoit qu’on fait de la publicité pour les hôtels mais on a aussi les fermes-auberges, les tables-d’hôtes et il faut qu’on arrive à vendre ce produit."
Interrogé sur une demande qu’il aurait "que toute les communes créent une charte agricole car si on arrive à une autosuffisance, ça nous permettrait en cas de coup dur de manger réunionnais."