Professeur en médecine tropicale, le Dr Bernard Alex Gaüzère intervient pour évoquer le variant sud-africain de la Covid qui pourrait représenter une menace pour La Réunion.
L’actualité c’est aussi ce cri d’alerte, de Jean-Hugues Ratenon à l’Assemblée nationale mardi. Le député interpelle le ministre de la Santé, Olivier Véran sur la situation sanitaire aux Comores. Le variant sud-africain de la Covid est présent dans l’archipel.
"Tout mettre en oeuvre pour empêcher la diffusion du variant " met en avant le ministre de la Santé en réponse à l’intervention du député de La Réunion. Un objectif est-il atteignable ici sur notre île ?
Pour en parler, le docteur Gaüzère, professeur en médecine tropicale, est sur le plateau d’Antenne Réunion, que nous avons les moyens à La Réunion de détecter le nouveau variant sud-africain.
"Il faut séquencer ces virus quand on les trouve, ce qui nécessite des plate-formes spécialisées, tout se passera au CHU. C’est un examen compliqué qui demandera beaucoup plus de temps qu’un simple PCR. Oui ça sera possible mais il n’y a pas de certitude que ce virus circule à La Réunion."
Les virus mutent constamment. Il explique en quoi cette mutation sud-africaine représente une menace pour notre île.
"Elle est très ennuyeuse comme la version britannique. Si d’autres mutations arrivent, les deux vaccins que nous utilisons pourraient devenir obsolète. Il n’y a pas de certitude sur le variant britannique mais il y a des inquiétudes plus importantes sur le variant sud-africain car ces variations sont mal placées et sont là où le vaccin doit nous permettre de nous protéger."
"On n’en sait rien. Cette contagiosité a été relevée mais pas encore prouvée pour le variant britannique. Il devient la souche dominante en Afrique du Sud, de même que celle présente au Royaume-Uni", relate le Dr Gaüzère.
"On ne pourra pas stopper mais simplement retarder la diffusion du variant. Même fermer les frontières c’est compliqué. Il y aura toujours quelqu’un qui partira d’Afrique du Sud ou d’Angleterre qui arrivera directement à La Réunion ou en passant par d’autres pays. Il n’est pas possible d’arrêter un virus car il circule avec nous. Sauf si on met La Réunion en quarantaine. On ne l’arrêtera pas mais pourrait devenir une 2e épidémie dans l’épidémie. Ce virus n’a pas fini de nous réserver de mauvaises surprises car il se réplique très vite dans tous les pays du monde."