Les éleveurs de la filière bovine réunionnaise manifestent leur colère aujourd’hui à Saint-Pierre. Un cortège suivi d’un point presse ont été organisés ce matin. Le but : faire la lumière sur les maladies qui touchent leurs cheptels. Concernant la Chlamydiose bovine, quels sont les risques pour les consommateurs ?
Les bovins des éleveurs de La Réunion sont inquiets. Après la leucose bovine, on évoque désormais la chlamydiose bovine.
Les éleveurs des filières lait et viande estiment qu’ils manquent d’informations.
Le président de la Chambre d’agriculture Frédéric Vienne, la Sicarevia et la Sicalait organisent ce lundi matin un cortège d’éleveurs suivi d’un point presse à 10h30 à la DAAF de Saint-Pierre. Leur objectif ? Réclamer un positionnement clair de la part de l’Etat.
Dans un communiqué de presse, les éleveurs bovins réunionnais ont déclaré ne plus accepter d’être "traînés dans la boue" et vouloir manifester "leur colère et exaspération".
Ils rappellent que les filières bovines existent depuis plus de 60 ans à La Réunion, avec des éleveurs "fiers et passionnés de leur métier" qui sont, soulignent-ils, "les premiers consommateurs de leurs produits".
Des produits dont l’innocuité sanitaire est remise en question par les problèmes qui touchent actuellement les troupeaux. Confrontés à une mortalité de leurs vaches, qui seraient a priori atteintes de chlamydiose bovine, les éleveurs réclament des explications et des actions de la part de l’Etat.
Dans leur communiqué, les éleveurs de La Réunion ont rappelé que leur métier et leurs produits étaient soumis à des normes spécifiques.
Ainsi, pour garantir la traçabilité et la qualité des produits issus de l’élevage bovin, des règles sanitaires strictes doivent être appliquées. "Aucun doute ne doit subsister quant à la qualité et à l’impartialité de ces contrôles dont le seul but est de protéger le consommateur."
Et, en cas de maladie ou de décès, "les résultats d’analyses sont transmis directement et sans délai à l’éleveur. Ce dernier doit ensuite, en tant que professionnel responsable de son troupeau contacter son vétérinaire pour l’interprétation et mise en place de traitement le cas échéant."
Des conditions qui, selon les éleveurs, ne seraient pas remplies actuellement. Une situation d’après eux problématique pour leur santé et celle des consommateurs.
Les autorités ne nient pas la présence de la chlamydiose bovine dans certaines exploitations, mais affirment qu’elle ne représente aucun danger pour les consommateurs.
"La chlamydiose est une maladie bactérienne qui peut se soigner avec des antibiotiques ou être prévenue par la vaccination. Elle ne provoque pas du tout la mort des animaux, contrairement à ce qu’on a pu entendre dire", a déclaré le directeur adjoint de la DAAF qui a rencontré ce matin la délégation d’éleveurs.
Une maladie, rappelle-t-il, qui est toutefois transmissible à l’homme, et déclenche des symptômes de type grippaux. "La seule situation qui est gênante pour les élevages, c’est qu’une vache porteuse de la chlamydiose peut avorter de son veau."