Alors que l’Université de la Réunion célèbre ses 40 ans d’existence, le SNESUP-FSU et la section université CGTR-EDUC Action dénoncent une "situation financière catastrophique" pour l’établissement.
Nous, Syndicats de l’enseignement supérieur, le SNESUP-FSU et la section université CGTR-EDUC Action, à l’occasion des 40 ans de l’Université, tenons à tirer la sonnette d’alarme face à l’attentisme du Rectorat et du Ministère de l’enseignement supérieur, nos deux tutelles.
La situation est grave. Lignes budgétaires fermées sans prévenir début juillet, et non-rouvertes depuis la rentrée, autorisations d’opérer des bons de commande réservées uniquement aux urgences, accumulation vertigineuse des retards pour payer les factures (tant au niveau de la recherche et de l’enseignement et les enseignants vacataires, non renouvellement de contractuel.le.s administratif·ves, techniques et des bibliothèques, annulations de concours de recrutement et, pour couronner le tout, décision d’augmenter de 20% les prélèvements par l’administration sur nos budgets de recherche (votée au CA du 7 juillet 2022) pour tenter de combler le déficit.
Dans un mail du 5 septembre, la direction des finances et de la comptabilité de l’Université confirmait : « Au regard de la situation budgétaire des structures et, de manière plus globale de l’établissement, des dépenses pourront être reportées sur l’exercice suivante ». En clair, les caisses sont vides, l’Université de La Réunion est dans le rouge ! La faute à qui ? Nous pointons du doigt une gestion calamiteuse de la présidence, dont l’ambition démesurée s’est traduite par un projet et des dépenses que l’université ne peut assumer.
Avec, bien entendu, l’interdiction absolue de s’en plaindre ou même d’évoquer notre situation catastrophique. Il faut faire comme si tout cela n’existait pas. Il faut faire semblant de croire à la rengaine présidentielle « tout va très bien ». Et les tutelles font semblant d’y croire cela leur permet de ne pas intervenir… elles pourront toujours dire : nous ne savions pas. Et nous, personnels de l’Université, nous nous sommes habitués à faire semblant, à travailler, à accueillir nos étudiant·es dans un contexte dégradé…
Malgré cette situation calamiteuse (et pour la masquer), l’équipe présidentielle célèbre en grandes pompes les 40 ans de l’Université (dîner de gala, concert et feux d’artifices) car, selon elle, les festivités concourent au prestige et, tel un mouchoir sur une plaie, masquent les maux de cet établissement, qu’elle aura conduit à la faillite.
Gaëlle LHONNEUR