Une nouvelle appli de covoiturage pour diminuer le nombre de voitures sur les routes

La plateforme s’appelle Noula et elle sera lancée d’ici quelques semaines à La Réunion. Son but : mettre en relation de façon instantanée des automobilistes et des piétons qui vont dans la même direction. "On vient agir sur le court voiturage, c’est-à-dire le déplacement de proximité", explique Yahia Hajji, fondateur de l’application Noula.

Ce résident de la Possession a présenté son projet, mercredi, au Village by CA Réunion, un lieu de travail collaboratif dédié à l’accélération de jeunes entreprises. Il l’a fait en présence de Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, de passage sur l’île pour trois jours.

Diminuer les bouchons

L’idée de Noula est venue dans l’esprit de son créateur il y a quelques années, alors qu’il vivait en Martinique. "Je me suis rendu compte que lorsqu’un Martiniquais se déplaçait, c’était difficile pour lui. Et ils étaient confrontés à des bouchons énormes parce que tout le monde prenait sa voiture. Tout le monde était seul dans sa voiture. Quand je suis venu à La Réunion il y a maintenant 3 ans, je me suis rendu compte que c’était la même chose ici", explique-t-il en entrevue avec LINFO.re.

Il s’est alors dit qu’il fallait faire quelque chose pour tenter de dimunuer le fléau des bouchons de circulation. "Comment mettre à disposition toutes ces voitures qui circulent et qui sont dans les bouchons alors qu’à côté de ça, on a des piétons sans solution de mobilité ?", s’est-il demandé. Selon les chiffres de la Région Réunion, il y a 2,5 millions de déplacements chaque jour sur l’île. "De ce nombre, 70% sont faits en voiture. C’est absolument colossal. C’est ce qui explique les bouchons qu’on voit tous les jours."

"Le covoiturage existe déjà. On ne l’invente pas"

Son idée est donc de connecter piétons et automobilistes seuls dans leur voiture instantanément. "Le covoiturage existe déjà. On ne l’invente pas. Le covoiturage repose sur des parkings, sur le fait de pouvoir anticiper son déplacement. Grâce à notre géolocalisation, le piéton peut lancer une demande et toutes les voitures qui passent devant chez lui et qui va dans la même direction." C’est presque comme un taxi ou un Uber. Yahia Hajji croit que son application pourra contribuer à diminuer le nombre de voitures sur la route, même s’il cible les piétons. 

Le trajet coûte 30 centimes du kilomètre. "En Martinique et à La Réunion, on s’est rendu compte que plus de la moitié des trajets faisaient moins de 5 kilomètres. Donc, un trajet moyen ne coûtera pas plus de 1,50 euros. C’est même moins qu’un ticket de bus. Et plus que la destination s’allonge, plus le prix au kilomètre est réduit."

3 niveaux de sécurité

Question sécurité, il y a trois niveaux, assure Yahia Hajji. "On sécurise tous nos paiements. On paie avec une carte bleue. En tant que conducteur, vous rentrez votre IBAN pour recevoir l’argent. Il n’y a aucun argent en espèce qui circule entre le chauffeur et le passager. Avant de prendre le piéton, vous savez exactement combien le trajet va vous rapporter et le piéton sait exactement combien ça va lui coûter au centime prêt."

Pour des situations d’urgence, l’application dispose d’un bouton SOS qui redirige directement vers un service de sécurité en cas d’alerte. "Lorsqu’on s’inscrit, on crée un profil. Le conducteur est obligé de mettre sa pièce d’identité, son permis, son assurance. On va vérifier les profils et à la fin de chaque trajet, le conducteur note le piéton et inversement. Un piéton ou un conducteur qui se comporte mal sera mal noté et ça sera visible par tous les utilisateurs de l’application. Toute personne qui est mal notée, nous l’éjectons et la bloquons de l’appli."

Lancement en Martinique dans quelques jours 

Le lancement de l’application est prévu d’ici la fin de l’année à La Réunion. En Martinique, ça sera la semaine prochaine. "On va voir comment ça se passe", souligne l’entrepreneur. La jeune entreprise emploie actuellement trois personnes. "D’ici 3 à 4 mois, on va passer à une dizaine d’employés."