4 policiers de la brigade anticriminalité ont été mis en examen suite au tir d’une balle en caoutchouc qui a gravement blessé Steve, un adolescent de 16 ans. Le jeune Portois a perdu un œil.
Quatre policiers ont été mis en examen mardi suite au tir d’une balle au caoutchouc qui a coûté un œil au jeune Steve. L’un est poursuivi pour non-assistance à personne en danger et modification de scène de crime. Les trois autres policiers ont été mis en examen pour violences aggravées par dépositaire de l’autorité publique, l’un d’entre eux avec la circonstance aggravante de l’usage d’une arme.
Rappel des faits : dans la nuit du 1er au 2 février, des violences éclatent dans le centre-ville du Port. Steve, qui habite le quartier sort comme de nombreux autres curieux. C’est alors que les faits se sont déroulés. Le jeune Portois a perdu un œil lorsqu’il a croisé la patrouille de policiers de la Bac et qu’un tir de balle en caoutchouc l’a touché.
Par la suite, le procureur de la République, Philippe Muller, a ouvert une information judiciaire le 6 février pour "violences volontaires par dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité". 3 enquêteurs de la police des polices sont arrivés sur l’île le 11 février pour éclaircir les circonstances du tir qui a coûté un œil au jeune Steve.
Après des premières auditions dans le courant de la semaine dernière, 4 policiers de la brigade anticriminalité déployés au Port dans la nuit du 1er au 2 février, sont placés en garde à vue lundi matin. C’est mercredi qu’ils ont été déférés devant le juge des libertés et de la détention.
Là, après plusieurs heures d’auditions, ils ont été mis en examen. En plus des poursuites judiciaires, les 4 policiers ont interdiction d’exercer sur la voie publique, de porter une arme et de fréquenter la commune du Port et d’entrer en contact avec la victime, les voisins de la scène de crime. Des sanctions disciplinaires pourraient aussi être prises par leur directio.
Alors que les 4 officiers impliqués étaient convoqués au tribunal. Un groupe d’une cinquantaine de policiers et de représentants syndicaux montrent leur soutien, certains déplorant le manque d’effectif lors d’échauffourées.
Mis en examen, les policiers sont laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire. Mercredi, en fin de journée, le procureur de La Réunion, s’exprime sur l’enquête. Il révèle notamment que Steve n’a pas été touché par un tir de flash-ball mais par celui d’un P40, une arme de dispersion plus puissante dont la distance moyenne d’utilisation est de 30 mètres. Lors de son intervention, mercredi, le procureur de La République a aussi précisé qu’il s’agit d’une enquête sur un tir "volontaire".
Autre révélation, les témoignages des policiers coïncident entre eux mais divergent de ceux des témoins. Aussi, les officiers ont affirmé avoir croisé le jeune homme, l’avoir retenu à terre avec leurs pieds mais assurent ne pas l’avoir frappé. L’un d’entre eux a avoué avoir utilisé son P40. Ils ont aussi déclaré être revenus sur la scène du crime et l’auraient altéré.
L’instruction continue maintenant mais sans les enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale qui quittent l’île en fin de semaine. Bientôt, une expertise balistique aura lieu ainsi qu’un examen plus approfondi de la jeune victime. Elle sera menée par des experts venus de métropole. Une reconstitution aura aussi lieu.