Chez les planteurs de bananiers, leurs régimes sont d’ordinaire protégés avec du plastique. Non recyclable, il s’entasse sur les champs. Alors, pour être plus écologique, un test avec une matière biodégradable est en cours. Et les premiers résultats sont plutôt positifs.
Sur cette exploitation de Saint-Joseph, les sacs de protection des bananes, jusque-là en plastique, terminent au sol. Il n’existe pas de filière de recyclage, et aucune structure ne les accepte. Ici, un nouveau matériau est en cours d’expérimentation : des sacs en amidon de maïs.
"Le plastique est beaucoup plus fin que l’autre, de l’ordre de 16 microns qui tient bien, contre une épaisseur de 30 à 40 microns pour l’autre modèle", compare Ignace Hoarau, responsable de la cellule arboriculture fruitière à l’Association réunionnaise pour la modernisation de l’économie fruitière, légumière et horticole (Armeflhor).
Pour Thomas Mezino, agriculteur qui reprend l’exploitation familiale, ce nouveau produit semble répondre aux attentes, et s’avère très utile dans la gestion des déchets. 1 hectare de surface représente en moyenne 2 000 sachets de ce type, autant de plastique en moins.
"Comme on est un peu dans une démarche biologique, si c’est agro-écologique, ça nous intéresse."
L’expérimentation est menée chez des agriculteurs par l’Armeflor, qui cherche à améliorer le processus de production. Ce matériau a l’avantage de commencer à se biodégrader en 7 mois, alors que le plastique reste présent des décennies.
Ignace Hoarau poursuit : "On la pose exactement comme une gaine traditionnelle. Mais à la suite, on met la gaine directement dans son champ et on n’a pas à la jeter à la poubelle, l’agriculteur perd moins de temps."
Les premiers essais sont satisfaisants, l’Armeflhor prévoit d’effectuer une démonstration du résultat avec d’autres agriculteurs mais aussi des partenaires et le fournisseur, afin de lancer ce produit dans les exploitations. Il devrait être un peu plus cher que le plastique, mais faire disparaître le travail de gestion des déchets.