Début avril, plus de 100 Néphiles dorées, ont été observées dans les hauts de Saint-Paul. Comme dans un film d’horreur, elles étaient pendues dans les airs, bien accrochées à leurs toiles jaunes fluorescentes. Alors, fallait-il avoir peur de ce regroupement de "bibes" ?
"Zaraigné", "Nephila inaurata", "Néphile dorée" ou tout simplement "bibe", cette araignée a pleins de petits noms. Très connue des Réunionnais, elle a effrayé plus d’une personne.
En s’approchant d’une maison dans les hauts de Saint-Paul, on pouvait apercevoir un nuage de bibes flottant dans les airs. Suspendues à plus de quatre mètres du sol entre un mur de bois, une voiture et un lampadaire, aucune ne semblait avoir peur du vide. Elles étaient plus de 100 à avoir érigé leurs toiles les unes à côté des autres.
Sans mouvements brusques, des passants ont pu filmer cette apparition surprise. En sortant de sa maison, le propriétaire leur a déclaré en souriant : "C’est un remède naturel contre les moustiques !" D’autres voisins qui passaient par là les ont rassurés à leur tour : "Ce n’est pas toujours comme ça, là c’est la saison".
D’abord, le mot "bibe" est d’origine malgache. "Biby" signifie "petite bête". À l’exception des zones particulièrement sèches dans l’ouest, la bibe est présente partout sur l’île. Pour l’observer, il faut monter dans les hauts. En moyenne, une bibe a une espérance de vie d’un an.
Entre la bibe femelle et la bibe mâle, la différence est de taille ! Et c’est le cas de le dire, puisque la femelle peut mesurer jusqu’à 13 centimètres alors que le mâle mesure que quelques minimètres. C’est ce qu’on appelle "le dimorphisme sexuel". Chez les araignées, c’est une phénomène largement répandu.
Avec sa forme allongée et ses très longues pattes noir et ambrée, la bibe femelle notamment, à tout pour faire peur. Pourtant, son venin est inoffensif pour l’homme. Sa morsure toutefois, peut-être douloureuse. Il semble donc qu’il ne faut pas avoir peur : la petite bête ne mange pas la grosse !