L’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise fait ce matin le point sur l’activité au Volcan. Le front de coulée se trouve à 1400 mètres d’altitude, l’éruption continue.
L’éruption qui a débuté le 10/02/2020 aux alentours de 10h50 heure locale se poursuit. L’intensité du trémor volcanique (indicateur de l’intensité de l’éruption) est relativement stable sur les dernières 24h. L’augmentation du trémor observée aux alentours de 3h heure locale (23h heure TU) est à mettre en relation avec l’arrivée d’un front pluvieux et orageux sur le volcan qui bruite les signaux.
Une cartographie précise de la coulée de lave en date du 10/02/2019 en soirée réalisée par la plateforme OI2 (OPGC – Université Clermont Auvergne) à partir de données satellites montre une extension des coulées plus importante que celle estimée jusqu’alors, avec un champ de lave sur la partie haute du cône terminal et un bras de coulée qui s’est écoulé vers le sud. Lors du survol le 10/02 entre 13h et 13h30, la partie haute du sommet, fortement ennuagée, n’avait pas permis de les observer. Ces coulées les plus en amont et la plus au sud n’ont très certainement été actives que lors des premières heures de l’éruption. Actuellement seul le bras nord qui s’écoule vers l’est reste actif.
Cette nouvelle cartographie montre un front de coulée à environ 1400 m d’altitude. Il est remarquable de noter que les fissures les plus hautes en altitude (non visibles lors du survol du 10/02 et désormais inactives) se sont ouvertes dans le même secteur que les fissures des éruptions du 18 février et 11 juin 2019. Cette localisation montre que le dike (« conduit superficiel s’enracinant dans un réservoir et permettant l’acheminement du magma en surface ») qui a alimenté cette éruption a repris en partie en profondeur un « chemin » déjà ouvert lors des précédentes éruptions, expliquant la rapidité que le magma a mis pour atteindre la surface (23 minutes entre le début de la crise sismique et l’ouverture des premières fissures éruptives en surface).
Les débits de surface estimés, à partir des données satellites via les plateformes HOTVOLC (OPGC - université d’Auvergne) et MIROVA (université de Turin), sont fortement perturbés à cause des mauvaises conditions météorologiques qui atténuent les signaux satellites. Un pic a néanmoins été détecté lors de la journée d’hier à 15h45 (heure locale) à la faveur d’une éclaircie sur la plateforme HOTVOLC à 10 m3/s.