La Fête de la pomme de terre se déroule ce week-end à la Plaine des Cafres dans un contexte compliqué pour les producteurs. Des difficultés liées aux 4 phénomènes dépressionnaires qui ont touché l’île, mais aussi aux problèmes à importer les semences de Métropole.
La production de pomme de terre à La Réunion est en baisse de 50 % par rapport à la moyenne des années précédentes.
Antoine Lebihan, producteur de pomme de terre à la Plaine des Cafres depuis 25 ans, accuse le coup.
4 périodes de mauvais temps, mais aussi un important retard dans l’arrivée des semences bloquées par les services sanitaires ont mis à mal la production cette année. Conséquence, il sera difficile de trouver un kilo de pomme de terre à moins d’1,50 euro.
"Normalement il faudrait vendre plus par rapport aux cyclones nou la eu cette année. Mais si nou la fé une bonne récolte nou gagneré vendre 1 euro, mais là nou gagn pas cette année. Nou va vend 1 euro les pommes de terre normal et 4 euros les pommes de terre de couleur."
L’agriculteur cafriplainois cultive 6 variétés de pomme de terre, une diversification nécessaire, pour tenter de lutter contre l’autre source de difficulté de la filière : l’importation, qui selon Antoine, pourrait mettre à mal l’avenir de la production locale.
"I fau nout ban zélus en lér la bas i arrêt les importations. C’est l’importation pour tué à nou. Parce que néna 2 ou 3 ans de ça c’était 600 tonnes à l’année et maintenant ça fini arriver 1 500 tonnes. Le jour i arrive 2 000 ou 3 000 tonnes i condamne a nou et i di a nou arrêt travay."
A l’occasion de la Fête de la pomme de terre ce week-end, les producteurs de la Plaine des Cafres espèrent écouler 35 à 40 tonnes.
Ils se préparent aussi à la seconde plantation de l’année, à base de semences locales. Mais ils l’affirment, début 2019, ils auront recours aux semences importées pour des questions de rendement.