À la suite d’une opération de perçage effectuée par l’usine du Gol, Rémy Thurloy, agriculteur et coupeur de cannes à sucre de Petite-Île, a perdu 300 euros sur 100 tonnes de cannes. Désemparé par ce qu’il qualifie d’injustice, l’homme a décidé de mener une opération de blocage à l’usine pour exprimer sa colère.
Alors que la campagne sucrière est à son apogée, les opérations d’échantillonnage ont commencé à l’usine du Gol à Saint-Louis. Alors que le perçage est effectué sur les cannes de Rémy Thurloy, il s’avère que le taux de richesse de ses cannes, habituellement élevé à 14, est descendu à 8. Un coup dur pour l’agriculteur qui voit sa tonne de cannes de 40 euros passer à 37 euros. "Su 100 tonnes ma pèrd 300 euros !", fait savoir l’homme.
En colère, l’agriculteur a choisi de bloquer l’usine du Gol pour se faire entendre, quitte à s’attirer la colère de ses camarades. Toutefois, beaucoup d’agriculteurs sont d’accord avec lui, selon lui, car ils sont nombreux à remettre en question cette nouvelle méthode d’échantillonnage. "Avan bana té perce dan le milieu la canne, estèr bana i perce dan lé feuilles, dan la finition de la canne. Bun lé normal ke le taux i dessen !" En 2020, pour des raisons similaires, un planteur désespéré avait choisi de détruire ses cannes plutôt que de les vendre à perte.
Rémy Thurloy plaint la situation des planteurs aujourd’hui qui, avec la mise en place de ce genre de protocole, rencontre des difficultés financières. "Bana la pou vole a nou !" Il précise que son travail n’est pas respecté, en particulier parce qu’il effectue sa coupe à la main, ce qui devrait, selon lui, favoriser la qualité de la canne.
Pour répondre aux revendications de Rémy Thurloy, l’usine a fait le choix d’élever au taux de 14 ses cannes d’un taux de 13.
L’agriculteur espère que son action permettra un changement en faveur des planteurs lors de la convention Canne de 2022.