Ce mardi 19 octobre, 3 nouveaux requérants se sont présentés au tribunal administratif de Saint-Denis. Ne possédant pas de schéma vaccinal complet, ces 3 agents ont été suspendus par le CHU. Aujourd’hui sans salaire, ils ont déposé un référé.
Brutal, irrespectueux... Des adjectifs qu’utilisent les trois agents à la barre pour désigner leur employeur : le CHU. Aujourd’hui, ils sont suspendus, et pour cause : leur schéma vaccinal n’est pas complet. Leur situation est similaire avec leurs collègues, eux aussi présent la semaine dernière au tribunal administratif.
De 20 à 30 ans de carrière au sein du CHU pour les 3 requérants, Madame Rivière est sidérée à la barre mardi matin. Des congés, elle peut en demander (100 jours cumulés). Alors, elle s’interroge, pourquoi est-elle suspendue ? Cette dame qui s’est toujours, selon ses dires, appliquée dans son travail, sans jamais compter les horaires. Aujourd’hui, elle se retrouve sur le banc de touche. Son refus de se faire vacciner, ce n’est pas pour protester. Elle veut simplement prendre son temps pour évaluer le bénéfice / risque des injections. Ainsi pourrait-elle prendre des congés, afin de repousser sa suspension. Sauf qu’il y a un hic. Sa demande de congés, elle l’a faite par oral. Visiblement, aucune trace écrite ne peut prouver cette demande (trace écrite ou témoin oral).
De plus, l’avocate du CHU le rappelle : la pose de congés annuels ne peut pas se substituer à l’obligation vaccinale. Concernant le temps de réflexion pour franchir le cap, la structure hospitalière indique avoir laissé plusieurs notes de service depuis le mois d’août pour laisser le temps à ses salariés de prendre leurs dispositions. “Près de 97% de nos employés ont un schéma vaccinal complet” indique Maître Paramevan.
Viens ensuite Monsieur Diemahave de passer à la barre. Selon son supérieur direct, des congés jusqu’au 20 novembre. Dans le même temps, pour le CHU, l’homme est actuellement suspendu. Finalement, il se retrouve sans salaire. Atteint du coronavirus peu après l’annonce de sa suspension, Mr.Diemahave a pourtant fourni tous les papiers nécessaires pour montrer qu’il peut retourner travailler (certificat de rétablissement).
Le cas de Monsieur Diemahave semble plus ou moins réglé, étant donné que la suspension de sa suspension est en cours de décision.
Cependant, pendant ce laps de temps, l’homme n’est pas payé. Il peine à subvenir aux besoins financiers de sa famille, et à régler ses crédits. Heureusement pour lui, sa mère et ses amis sont là pour l’épauler.
Dans ce dossier, il reste toutefois des pièces à fournir (notamment, la demande de congés écrite de certains requérants). Ainsi, une nouvelle audience est prévue le 26 octobre, et la décision sera rendue à la fin du mois pour clore cette affaire. Au total, ce sont près d’une dizaine de requérants qui se sont rendus ce mois-ci au tribunal administratif pour déposer un référé.