Ils sont nombreux, éleveurs, agriculteurs, à ne pas prendre de vacances, ou très rarement. Difficultés à laisser son exploitation entre les mains de quelqu’un d’autre, difficulté à trouver un remplacant. Un travail a temps plein, toute l’année, des périodes importantes, où il vaut mieux rester là plutot qu’avoir l’esprit préoccupé.
Pas de problème pour cette vache à la Plaine des Cafres. La vérification ne dure que quelques secondes, Jean-Philippe Smith, agriculteur et éleveur, est rapidement rassuré. Etre éleveur, ou agriculteur demande une grande disponibilité ; les vacances sont rares et difficiles à prendre.
"Aujourd’hui nous travaille, mi dit pas nous pas permettre à nous d’aller, mais c’est notre activité, il faut nou néna l’oeil dessus, par exemple une vache à vêler, si néna un problème avec un matériel, lé pas n’importe qui qui intervient là-dessus comme ça. Nous la jamais trouvé quelqu’un pour remplace à nou."
Lorsque Jean Philippe part en voyage professionnel, il peut compter sur son frère. Les remplaçants étrangers à la famille sont difficiles à trouver, et quand bien même il y en aurait, ces professionnels n’ont pas l’esprit tranquille. Jean Philippe se souvient de ses dernières vacances de famille.
"Au bout de dix jours y commence à prendre le téléphone pour passer des coups de fil, après 12 jours, nou lé prêt pour rentrer même si na point de souci, même que na point, le stress aussi. L’esprit lé toujours dans le travail."
L’éleveur qui travaille tous les jours sur son exploitation envisage de prendre des vacances en fin d’année prochaine. Mais il le dit, au moindre problème, il doit annuler ses congés et reprendre les rennes de son élevage. Certaines bêtes sont quasiment des membres de la famille.
"Pour les vaches reproductrices, ce sont des animaux que chacun néna zot prénom", confie l’éleveur.