Dominique Fournel, vice-président de la Région Réunion, réagit suite à la manifestation des transporteurs. Il explique que le Groupement aurait demandé une rallonge financière pour continuer le chantier que la collectivité refuse.
Les transporteurs siègent devant la Région Réunion depuis ce mardi matin. Les syndicats ont rassemblé les travailleurs et entrepreneurs en colère devant la pyramide inversée.
Les acteurs du secteur déplorent l’arrêt des livraison d’andains depuis maintenant environ un mois dans le cadre du chantier de La Nouvelle Route du Littoral.
La colère des transporteurs a aussi pris de l’ampleur suite au report de la réunion prévue le 10 juillet au terme de laquelle ils attendaient des réponses.
Dominique Fournel, vice-président de la Région Réunion, s’est exprimé cet après-midi. Il assure que la situation est du fait du Groupement chargé de réaliser la Nouvelle Route du Littoral.
Il déclare : "On est dans une situation de blocage de par la position du Groupement. Il a signé en 2015 un contrat de 298 millions d’euros. Il en est encore aujourd’hui à réclamer une rallonge de 150 à 250 millions d’euros pour finir la partie NT52 du chantier. Si on accédait à la demande du Groupement, on exécuterait le marché pour un montant entre 450 et 500 millions d’euros, quasiment un doublement du marché initial. Cette proposition est inaceptable. On ne peut aller qu’à 15% de plus."
"Je comprends que les transporteurs qui sont liés pour certains avec le groupement et en aucune façon avec la Région. Le président de Région a touours voulu aider les transporteurs dans leur développement", rappelle Dominique Fournel.
Il ajoute : "Il faut que l’État, le Groupement et la Région puissent évoquer la solution pour arriver à la fin du chantier. Cette réunion qui devait avoir lieu le 10 juillet et qui a dû être reportée à cause du remaniement ministériel. Elle sera organisée la semaine prochaine, mardi, mercredi ou jeudi."
La Région Réunion a engagé le Chantier de la Nouvelle Route du Littoral, essentiel pour la sécurité des Réunionnais. Elle entend le mener à son terme dans un calendrier le plus resserré possible, sur la base d’un juste prix et dans un cadre légal.
Depuis janvier 2020, la Région est en discussion avec le Groupement sur la base d’un relevé de décisions visant à poursuivre les travaux du MT5-2 (Digue Grande Chaloupe / La Possession de 2,7 km).
A ce stade, les échanges sur les questions juridiques et financières n’ont pas encore abouti. Une réunion est prévue dans le courant de la semaine prochaine entre l’Etat, le Groupement et la Région. Cette réunion doit arrêter les conditions définitives de poursuite de ce dernier tronçon de digue. En effet à ce jour, les demandes formulées par le Groupement sont inacceptables juridiquement, car non conformes au Code de la Commande publique. Il est inconcevable pour la Région Réunion de s’engager dans une voie illégale.
Pour un marché de 298 millions d’euros, signé en 2014 pour l’exécution de cette digue, le Groupement fait désormais valoir une demande comprise entre +150 et +300 millions d’euros, soit une augmentation de 50 à 100 %.
Aucun protocole ne sera signé par la Région Réunion sur des bases illégales. Le montant du marché ne peut en effet être augmenté de plus de 15%.
Pour rappel, la responsabilité de l’acheminement des matériaux est à la charge du Groupement qui seul est en relations contractuelles avec des transporteurs.
La Région regrette l’instrumentalisation des transporteurs qui n’est sans doute pas étrangère au positionnement du Groupement.Dans un souci de maintenir le dialogue, la Région reste ouverte à la discussion autant avec le Groupement, qu’avec les transporteurs.
Plus que jamais, la Région Réunion affiche sa détermination à terminer ce chantier essentiel à l’activité, à la sécurité des usagers et au développement du territoire.