Cela fait 6 années que la CINOR, Runéo et le Cirad s’associent pour étudier l’impact de l’utilisation des fertilisants organiques sur l’eau, l’air, le sol et la canne.
L’enjeu est écologique, mais aussi économique, notamment pour la filière canne...
L’idée, est de produire un fertilisant organique à partir des rejets de la station d’épuration du Grand Prado à Sainte-Marie.
Pour la première fois à La Réunion et la seconde fois en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a autorisé la mise sur le marché de FertilPéi, le fertilisant issu de la valorisation des eaux urbaines, produit à la station d’épuration du Grand Prado à Sainte-Marie.
Cette avancée majeure est le résultat du travail de nombreux acteurs et bénéficie du retour d’expérience d’un programme de recherche en environnement d’envergure, unique dans les Dom : le Soere Pro Réunion.
Les résultats de six années de suivi agronomique montrent qu’il est possible de substituer, en grande partie, les engrais chimiques importés par des fertilisants organiques sur les champs de cannes de La Réunion.
D’un point de vue qualitatif, Fertilpéi présente certains avantages par rapport aux autres fertilisants organiques étudiés. "On ajuste la quantité par rapport aux besoins en canne à sucre. Pour la canne, il peut couvrir entièrement les besoins en phosphore et un tiers des besoins en azote."
Pour le directeur de l’Unité de recyclage et risques - Cirad, Frédéric Feder, "cela permet aux agriculteurs de disposer d’un produit mois coûteux et participer à la bio-économie circulaire en recyclant une matière organique produite sur l’île".
Si les scientifiques espèrent lancer prochainement la commercialisation du produit, ils proposent aux usagers d’expérimenter gratuitement chez eux.