Le nonce apostolique en France, Celestino Migliore, a rencontré individuellement 7 femmes candidates à des fonctions qui leur sont interdites au sein de l’Église catholique.
Le 25 mai dernier, la théologienne Anne Soupa a rendu publique sa candidature à l’archevêché de Lyon. À sa suite, le 22 juillet, 7 femmes ont déposé leur candidature à la nonciature apostolique aux postes d’évêque, de nonce, de curé, de diacre et de prédicatrice laïque. Ce matin, le nonce apostolique en France, Celestino Migliore, a rencontré Christina Moreira (prêtre, candidate à être curé) et Celestino Migliore.
Ces rencontres sont exceptionnelles car, jamais la haute hiérarchie éclesiastique n’a pris, en France, le temps d’écouter les revendications féminines dans leur diversité. En tant qu’ambassadeur, le nonce apostolique représente l’instance la plus proche du Vatican en France.
Nous sommes sept femmes, appelées à différentes fonctions au sein de l’Église catholique.
Fortes de cet appel, nous avons déposé le 22 juillet, ici, à la nonciature apostolique en France, nos candidatures aux postes de diacres, de prédicatrice laïque, de curé, de nonce et d’évêque.
Dernièrement, entre le 14 septembre et le 2 octobre 2020, nous avons chacune été reçues en audience individuelle par le nonce apostolique en France.
Nous remercions Celestino Migliore de ce geste d’ouverture et de son écoute bienveillante. Il a pu entendre la diversité de nos réalités de femmes et de nos vocations. Il montre qu’un dialogue est possible.
Cependant, nous ne sommes pas là à titre personnel ; c’est pour l’égalité en responsabilité de toutes et tous dans l’Église que nous avons plaidé.
Et une écoute cordiale ne fait pas une réforme.
Nous rappelons aussi qu’Anne Soupa n’a, à ce jour, reçu aucune réponse à sa candidature à l’archevêché de Lyon, rendue publique le 25 mai dernier. Celle-ci est pourtant entre les mains du Nonce.
Nous sommes convaincues que l’Église est à un tournant de son histoire. Il lui faut à présent reconnaître – en paroles et surtout en actes - que les femmes sont légitimes à occuper toutes les charges, qu’elles soient laïques ou ordonnées, de gouvernance ou spirituelles.
L’Église, en tant qu’institution, doit enfin dépasser ses atermoiements pour ouvrir largement les portes aux femmes. Si elle veut rester fidèle au Christ, elle doit se souvenir que ce dernier n’a jamais fait usage de critères de genre.
Nos candidatures ont suscité des dialogues inédits, autour de nous comme à l’étranger, confirmant que nous sommes nombreuses et nombreux à souhaiter une autre Église. Pour la faire advenir, nous continuerons à porter notre message avec détermination et nous invitons toutes les femmes qui le souhaitent à faire connaître leur vocation ; nous serons là pour les soutenir.